8/10Prométhée - Tome 2 - Blue Beam Project

/ Critique - écrit par athanagor, le 22/09/2009
Notre verdict : 8/10 - E.T. fout pagaille maison (Fiche technique)

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Deuxième tome de cette série dessinée et scénarisée par Christophe Bec et qui ressemble à s'y méprendre à une série télé américaine.

Alors qu'une catastrophe planétaire vient à peine de survenir, consistant en l'écrasement systématique de tous les avions en vol au même instant, Bec reprend son récit dans un monde tellement tourneboulé que même la présentatrice du JT n'est plus la même. Si ça, c'est pas flippant !

Maintenant le cap sur une succession hachée et parcellaire de différentes actions, comme autant de tranches de vie dans ce capharnaüm mondial, Bec dirige son intrigue vers une explication de plus en plus claire des motifs qui nous amenèrent jusque-là. L'auteur tente malgré tout de ne pas dévoiler trop vite son jeu en diversifiant les sources explicatives et les raisons qu'elles avancent. Pourtant on sent bien poindre au loin et se rapprochantAu programme : joie...
Au programme : joie...
super vite, le motif extra-terrestre aux évènements en présence, en partie dévoilé par les développements successifs et concurrents des mésaventures de certains personnages.

Dans ce deuxième tome, qui semble accuser le coup de la conclusion tragique du premier, l'action est très statique, les personnages, toujours choqués, récupérant doucement un rythme de vie normal. Malgré cela, Bec parvient à faire monter une sauce qui attrape le lecteur au passage et, comme pour certaines séries, où l'intrigue court sur plusieurs épisodes, on est surpris et déçu de l'apparition du générique de fin. Ce sentiment naît en partie parce qu'on a passé un agréable moment à se défaire du quotidien, et en partie car l'épisode fait suffisamment de révélations pour tenir le spectateur en haleine. La mesure choisie permet donc de ne pas dépenser l'intrigue trop vite et de s'en garder par devers soi jusqu'à la fin de la saison. La référence et la construction de l'album comme un objet audiovisuel ne s'arrête pas à cette simple analogie et comme pour le livre précédent, des recettes simples à l'identité forte rapprochent les deux mondes. Ainsi, la BD démarre à l'aide d'un nouveau saut dans le temps, système d'ouverture par... et bonne humeur
... et bonne humeur
le biais d'un prologue, rappelant le format de séries comme
Six Feet Under ou plus simplement Columbo. Ménageant également plusieurs plans de coupe entre les divers évènements, Bec s'exprime par la BD comme un scénariste et/ou metteur en scène de série fantastique, boulot qu'il aurait du mal à trouver dans le paysage audiovisuel français.

Toujours en considération du premier livre, on constate une légère diminution de la parlotte (ou du moins de l'impression qu'elle laisse) et du sentiment d'immobilité. Celle-ci, pourtant présente dans le contexte de l'intrigue, ne survient plus comme une conséquence regrettable d'une illustration trop figée. Ainsi, la fluidité générale gagne énormément par la diminution des dialogues et la quasi-suspension des passages mythologiques présentant Prométhée et son discours en voix-off. Ainsi, l'ensemble finit tout simplement par attirer et retenir, le dessin étant mis à la disposition de l'histoire. Il ne reste au final qu'une déception de ne pas encore posséder le tome 3, ni de pouvoir le télécharger (tout à fait légalement, attention hein !) juste après sa diffusion sur HBO.