Pico Bogue - Tome 3 - Question d'équilibre
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 23/12/2009 (Tags : ana pico bogue tome roques dominique livres
Pico est de retour avec sa soeur qui lui tient la dragée haute. Les parents ont du souci à se faire. Ils ont un Pico au féminin.
Une famille citadine, composée d'un papa, d'une maman, d'une petite sœur et de Pico Bogue. Je ne sais pas s'il est utile de vous le présenter. C'est seulement le troisième album, mais il a déjà son petit succès. Et pour ne rien gâcher pour les fans du genre, l'attente entre chaque tome est réduite (3 volumes en moins de 2 ans !).
Bon, je me décide à vous le présenter tout de même, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore. Pico Bogue est un petit garçon qui a des problèmes de petit garçon avec ses deux parents et avec sa petite sœur Ana Ana. Sa particularité physique ? Une chevelure rousse digne des plus grands philosophes. Et la philosophie est bien une caractéristique de l'album. Mais attention, la philosophie d'un enfant d'une dizaine d'années. C'est qu'il a de la répartie le petit garçon (la scène à table avec le mot caca en est un exemple). La seule qui arrive encore à lui clouer le bec est sa sœur Ana Ana (la première page quand elle demande à son frère de la regarder).
Un grand bravo à la scénariste, Dominique Roques. Elle a complètement réussi à retranscrire les relations enfants-parents mais aussi enfants-enfants. Ils sont curieux de tout. Mais surtout, ils ont une vision de la société tellement claire et limpide que, si les adultes réfléchissaient de la même manière, le monde en serait soulagé.
Dans cet album, Pico est toujours aussi cinglant et adorable.
Mais sa sœur y a aussi un peu plus sa place. Notamment à la fin du livre, où tout les strips sur le père noël lui sont consacrés. Car cette bande dessinée est une suite de petit strips d'une demie-page la plupart du temps. Ce mode de narration est quelquefois coupé par des pages complètes, ce qui permet de ralentir le rythme et d'éviter une certaine monotonie. De plus, il y a une chronologie dans l'album. On peut situer la période qui va du mois d'octobre jusqu'à noël. Noël qui va d'ailleurs être un point culminant de l'album où le challenge des adultes va être d'expliquer à Ana Ana que le père noël existe et qu'il n'est pas méchant. Et là, on se rend compte de la difficulté d'être parent...
En tant que parent, on arrive à retrouver certaines situations qui nous sont arrivées : lorsque Pico veut traverser sans regarder, c'est une circonstance dans laquelle tout parent a dû se trouver. Ou bien, lorsque Pico se réapproprie à son avantage la définition de l'entropie faite par son père. On peut penser que c'est peu réaliste. Mais on voit dans certaines réflexions que le monde des enfants est quelquefois cruel et qu'ils ne sont pas toujours sympas entre eux. En cela, l'album est réaliste. Par contre, on a une description d'un enfant sans problème, dans un monde idéalisé (parents et grands-parents présents). C'est le côté gentil de l'album qui lui donne un côté irréaliste et nostalgique. Cette impression est renforcée par les dessins de Alexis Dormal (fils de la scénariste) qui rappellent les dessins du petit Nicolas de Sempé et Goscinny.
Ce livre est à conseiller, tout d'abord, à tous les parents. Il agit comme un révélateur. Il me semble que je vais mieux comprendre mes enfants et leur réaction. Mais il est à conseiller aussi aux futurs parents pour qu'ils sachent à quoi s'attendre. Et à tous les autres, pour passer un bon moment au coin du feu, en lisant les aventures de Pico Bogue et de sa famille.