7.5/10La Geste des Chevaliers Dragons - Tome 15 - L'Ennemi

/ Critique - écrit par plienard, le 04/01/2013
Notre verdict : 7.5/10 - Le musée ou La muse et le sultan (Fiche technique)

Un quinzième album de La Geste des chevaliers dragons vient de paraître. Ange au scénario et Patrick Boutin-Gagné au dessin vont essayer de garder le niveau élevé de la série. Vont-ils y arriver ?


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Saraï est un chevalier-dragon en mission. Sur le point de s’attaquer au dragon qui sévit dans le désert des Marides avec ses partenaires, elle se fait mystérieusement enlever. Elle va devenir la pièce de musée du sultan Sarkis, grand collectionneur d’objets d’art et... de femmes. Pendant ce temps, l’empire doit sauvegarder ses alliances avec les sultans pour pouvoir lutter contre les sardes. Est-ce que la vie d’un chevalier-dragon vaut plus qu’une alliance ?

La série de La Geste a un supplément d’âme par rapport à n’importe quelle autre série d’héroïc fantasy testostéronée. Et il vient justement de ce manque de testostérone. Les hommes y sont absents, en tout cas dans les actes. Ils ont le rôle de potiches, ou au pire de salops. Un beau pied de nez aux séries habituelles.

Un autre point important, ce sont les thématiques politiques qui reviennent de façon régulière. Après deux albums à être revenu sur l’historique de la geste, on retrouve ici le thème récurrent des choix politiques que les personnages sont obligés de prendre. Le peuple de l’empire doit-il passer avant ce que représente l’ordre des chevaliers-dragon, c’est à dire le respect et la crainte. Ce dilemme est parfaitement représenté par le pacte entre les sœurs, l’impératrice et la matriarche, qui est impossible à tenir.

En écartant les hommes de cette série, les auteurs peuvent, en plus, jouer sur la faiblesse (toute relative) de la femme. « Ce ne sont que des femmes » comme le dira la matriarche. Et malgré leur force et leur art du combat, elles risquent à tout moment de se faire violer si l’ordre n’est pas là pour les sauver.

Si le scénario tient ici toutes ses promesses, le trait de Patrick Boutin-Gagné est parfois un peu trop simple et épuré à mon goût (et pour cette série). Il pêche un peu dans les plans éloignés avec des personnages peu détaillés, ce qui leur confère une apparence juvénile. C’est malgré tout le seul reproche à faire à cet album qui s’inscrit parfaitement dans la lignée de la série. Les fans seront ravis, les lecteurs occasionnels seront charmés.


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