5/10Les Femmes en blanc - Tome 33 - Sangsue alitée

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/04/2011
Notre verdict : 5/10 - Dites 33 (Fiche technique)

Tags : blanc femmes tome cauvin raoul humour livres

Pas de surprise pour ce 33ème album des femmes en blanc (plutôt en vert d'ailleurs), juste une continuité rassurante et efficace.

Les femmes en blanc sévissent maintenant dans les hôpitaux depuis 25 ans. Après un quart de siècle et un trente-troisième album, elles sont un peu plus cernées (sans doute à cause des cadences infernales), mais grâce à ce ton ironique et comique qui a fait le succès de la série, les auteurs poursuivent cette satire légère  et acidulée du monde hospitalier. On retrouve donc nos héroïnes du quotidien en prise avec des patients récalcitrants et un personnel douteux, bien que très humain, dans une dizaine de petites histoires dans la continuité de la série, toujours une forme de légèreté bien que traitant de sujets graves avec un
Exorcisme à l'hôpital
dessin expressif et reconnaissable. Bercovici et Cauvin maîtrisent parfaitement leur sujet et alignent les albums avec une constance de métronome, il n’y a jamais vraiment rien de révolutionnaire, mais c’est loin d’être mauvais, ce qui est surprenant sur une durée aussi longue. Ils savent se renouveler doucement afin de ne pas lasser le lecteur, tout en réutilisant les formules qui ont fait le succès des Femmes en Blanc. Il y a toujours en filigrane cet « humour blasé », on n’oublie jamais que  tous les protagonistes souffrent à leur façon, mais sans que cela soit jamais tragique ni grossier, d’où un humour plutôt subtil même si rarement hilarant. À la différence d’autres albums
de Cauvin comme
Pierre Tombal, l’humour noir est ici dilué et manque un peu de force. C’est certes efficace, mais on a du mal à être vraiment transporté. On est plus proche de la satire sociale dans ce qu’elle a de dérangeant et de grinçant, mais en même temps, adapté pour un lectorat assez jeune, c’est donc un équilibre permanent auquel se contraignent les auteurs mais le message passe malgré tout.
Leur force est d’aborder des thèmes universels, ce qui se retrouve aussi dans le
Crise et revalorisation de l'emploi
décor, sans âge, et d’une sobriété, euh… d’hôpital. On est loin des séries télés comme Grey’s Anatomy où médecins et infirmières ne pensent qu’à s’envoyer en l’air ou encore Scrubs qui fait la part belle à l’absurde. Là, c’est la vie de tous les jours avec ce qu’elle peut avoir de tragique et de minable, mais qui reste toujours une belle aventure teintée d’humour et de beauté.

Au final, cela fait toujours plaisir de retrouver ces infirmières et leur cortège de malades pénibles. C’est sans surprise, on sait très bien ce que l’on va lire et il ne faut pas s’attendre à trouver l’œuvre du siècle mais ça a au moins le mérite d’être efficace et ne pas sombrer dans la facilité.