6/10Les Femmes en blanc - Tome 30 - Overdose

/ Critique - écrit par riffhifi, le 27/03/2008
Notre verdict : 6/10 - White’s anatomy (Fiche technique)

Au bout de 30 tomes, l'hôpital ne se fout pas que de la charité. Pourtant, on accordera aux Femmes en blanc une constance plutôt agréable dans l'humour noir.

Au début des années 80, Cauvin devait avoir les idées noires, car il créait les deux séries les plus grinçantes du Journal de Spirou : Les femmes en blanc et Pierre Tombal, respectivement en 1981 et 1982. Toutes deux commencèrent à sortir sous forme d'album en 1986, et continuèrent leur vie à un rythme régulier jusqu'à aujourd'hui. Si le 24ème tome des histoires du fossoyeur est sorti l'an dernier, les infirmières sans couleur fêtent aujourd'hui leur trentième tome. Overdose ? Pas encore, mais pas loin...

Femmes en blanc et hommes en vert
Femmes en blanc et vert
Peu de vrais personnages récurrents, à part l'anesthésiste et quelques infirmières interchangeables. Le vrai héros, c'est l'hôpital et ses coutumes, inépuisable source de gags et d'anecdotes. Mais de la même manière que la version mélo télévisée s'épuise au bout d'une dizaine de saisons d'Urgences (laissons leur chance à Grey's anatomy et House), la version comique dessinée commence logiquement à présenter des signes de faiblesse. Arrive un moment où les blagues sur les piqûres et les maladies sont toutes passées sur le billard, parfois même au sein du même album : ici, on constatera avec une certaine amertume que les histoires Membres à gogo et Deux c'est assez, trois, c'est trop sont quasiment identiques, ainsi que Pique-pique et Un début à tout. On notera au passage que les titres ont atteint un niveau de pauvreté qui sent le laisser-aller.


"Tiens, prend ton pied. - Je... euh...
- Laisse tomber, c'est de l'humour médical."
Pourtant, avec son mauvais esprit gentiment cynique et sa volonté d'étoffer ses planches d'informations authentiques, la série reste une des plus appréciables de Cauvin, avec le champion Pierre Tombal. Encore faudrait-il que Bercovici et lui sachent s'arrêter à temps, peut-être pour commencer une nouvelle série ? Le Journal de Spirou compte beaucoup sur ces piliers que sont Cédric, les Tuniques Bleues ou Les femmes en blanc, mais certains des titres de Cauvin ont mérité leur retraite. Et aucun nouveau depuis près de 15 ans, avec l'arrivée des Psy et de CRS=Détresse. Un peu de nerf, Spirou !

Au bout du compte, le tome 30 des Femmes en blanc n'est pas honteux, mais sent bien la fatigue. Et son histoire la plus drôle est celle qui ne concerne quasiment pas l'hôpital (Père au foyer). Significatif.