Pierre Tombal - Tome 26 - Pompes funèbres
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 14/11/2009 (Tags : pierre tombal tome funebres pompes jeux livres
Pierre Tombal change de logo mais n'en profite pas pour faire peau neuve. Après tout, la peau morte lui va si bien... Le cru est moyen, mais la série reste une des meilleures de Cauvin.
Dommage d'avoir sorti ce nouveau Pierre Tombal quelques jours après la Toussaint, l'album aurait pu faire fureur à la sortie des cimetières le 1er novembre. A l'heure des changements de maquette, Tombal fait comme les copains : il met de nouvelles fringues mais reste le même en-dessous. Hardy moussaillon, les lecteurs
Bienvenue chez les ch'tis vieuxde 2009 ont besoin de leur livraison, quitte à ce qu'elle soit moins bonne que celle de 2008. On ne désespère pas pour autant de voir le niveau remonter en 2010.
Comme pour le tome précédent, les auteurs s'amusent à choisir un titre qui ne fonctionne qu'à la vue de la couverture, qui dans les deux cas met en scène la Mort elle-même, squatteuse régulière du cimetière de Pierre (« le cimetière de Pierre »... on dirait une chanson... « la cane de Jeanne », « Gaston et le téléfon », tout ça quoi...). De plus en plus présent depuis quelques albums, le personnage de la faucheuse menace presque de voler la vedette au rôle-titre, au point que l'un des épisodes voit ce dernier partir en vacances et laisser les clés du bidule à sa squelettique potesse. Mais blague à part, on voit mal la série changer de titre pour devenir La Mort. Le côté rigolo et bon enfant s'évaporerait en un clin d'œil. Or c'est bien sur cette décontraction, cette façon enjouée d'aborder un thème morbide, que Pierre Tombal a bâti son succès : 27 ans et 26 tomes après sa création, elle reste la série la plus digne et l'une des plus populaires de Cauvin (même si les Tuniques Bleues marchent mieux, en raison de leur caractère ancestral et de leur public ouvertement plus large). Et puis si la série s'appelait La Mort, on penserait que c'est un spin-off de La Mort et Lao-Tseu de François Boucq (tome 4 en vante
Tombal emballedepuis le mois dernier chez Fluide Glacial).
On note à chaque fois les efforts que déploient Raoul Cauvin et Marc Hardy pour moderniser le ton et les gags de leur série mortifère. Citer Obama et Sarkozy, faire un épisode surfant sur l'humour de Bienvenue chez les Ch'tis (avec la Mort dans le rôle de Dany Boon) ne sont peut-être pas les meilleures idées que les deux hommes aient eues récemment, et on regrette presque qu'ils n'aient pas pris le parti de développer la relation entre Pierre Tombal et la serveuse de café, manifestement amoureux et cachant leur histoire aux yeux de leur entourage (voir cette histoire des pages 17-18, au ton curieusement doux-amer et sans aucun rapport avec la mort).
Globalement au-dessous de la Mise en orbite de l'an dernier, qui portait donc bien son titre, ce (coup de) Pompes funèbres joue la carte du minimum syndical, parfois en étirant sur trois ou quatre pages des gags qui auraient pu sans peine se solder en une seule (voir notamment le dernier, qui clôture faiblement l'album). Rien de suffisamment catastrophique pour interrompre une collection, mais bon...