Empire USA (saison 2) - Tome 5 et 6
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 01/12/2011 (Deux tomes touffus, tant dans le contenu que dans le dessin, sonnent la fin à la seconde saison d‘Empire USA. Mais rassurez-vous, si vous avez aimé, il semble bien que certains personnages devraient revenir ... dans une troisième saison ?
Suite et fin de la seconde saison d’Empire USA, les tomes 5 et 6 vont nous dévoiler toute la fin de l’histoire imaginée par Stephen Desberg et dessinée, ici, par Erik Juszezak puis Daniel Koller. Je ne reviendrais pas sur la bibliographie du scénariste qui s’enrichit de six nouveaux tomes avec cette série.
Le style Juszezak.Le premier dessinateur, Erik Juszezak a officié sur les séries Oki, les souvenirs d’une petite fille au pair, Narvalo et Dantès. Le second dessinateur, Daniel Koller, n’est pas non plus un inconnu, puisque c’est déjà un habitué des séries Desberg avec un album à son actif sur IR$, All watcher et Mayam.
Jared Gail va enfin découvrir le meurtrier et surtout le commanditaire de la mort de son ami, Duane. Le lecteur va, lui, en apprendre bien plus car tous les complots vont être dévoilés tout au long des deux albums. Au point de trouver la petite vendetta de Jared un peu futile et dérisoire.
Le style Koller.Car, quand le monde est à deux doigts de basculer dans un conflit mondial, monsieur Gail cherche à se venger et à retrouver son amour de la première saison, Scarlett. Alors, pendant que certains jouent aux maîtres du monde (Patakarsky, Deckard, Krassimov, Rodriguez), Jared Gail joue les Roméo et n’a que deux choses essentielles en tête, sauver l’amour et l’amitié.
Deux tomes pour finir la série, il n’en fallait pas moins tant les nœuds des intrigues sont nombreux. Entre les conflits de Deckard et Patakarsky, les stalistes et les siloviki, Deckard et son père, les méandres sont nombreux et s’affichent ici au grand jour. Et dans des styles différents, les deux dessinateurs tentent de clôturer tout cela. Si dans les quatre premiers albums, le dessin gardait un style graphique plus ou moins homogène, le gradient semble, ici, énorme entre les tomes 4 et 5 et 5 et 6. Érik Juszezak nous campe des personnages presque puérils et aux bouches un peu trop pulpeuses (pour les personnages féminins).
Couverture du tome 6.Les proportions des personnages masculins sont toujours plus impressionnantes que celles des femmes ce qui induit plus d’infériorités pour ces dernières. Il semblait pourtant que leur rôle dans l’histoire était, au moins, aussi important que celui des hommes. Si le style de Juszezak semble un peu trop lisse, Daniel Koller, lui, fait l’inverse. Son trait, plus acéré, plus agressif dénote avec son prédécesseur. Très réaliste, on regrette le systématisme des regards qui monte sans cesse vers le lecteur. Des prises de vues redondantes et des physionomies un peu trop similaires qui finissent par lasser. La gueule carrée, des regards sombres qui manquent d’expressivité, des physiques de golgoth, le trait de Daniel Koller est facilement reconnaissable et manque cruellement d’originalité. Une impression de rapidité et de manque d’application ressort dans les premières pages qui donnent une sensation que tout cela a été fait dans l’urgence. Manque de temps à cause de la rapidité des parutions ? Peut-être.
Les deux derniers tomes résonnent étrangement. Indispensables à la compréhension des intrigues, ils démontrent que les séries à plusieurs dessinateurs ont quelques limites. Si on se réjouit de la rapidité des parutions, on perd dans l’uniformité du dessin. Ce que la série Alter ego a réussit, le second cycle d’Empire USA le rate sur la fin. Dommage.