Empire USA - Tome 3
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 23/10/2008 (Tags : tome usa empire desberg stephen saison dargaud
Un cran au-dessus de deux premiers tomes trop calibrés, ce nouveau volet accueille le dessinateur de Dantès. Rien d'indispensable pour autant, et les trois tomes à venir ont encore la possibilité de tout pourrir.
Après les deux premiers tomes sortis le mois dernier, voici venir le nouvel épisode d'Empire USA, dessiné cette fois par Eric Juszezak. Si l'on est en droit de préférer Dantès, l'autre série sur laquelle le monsieur œuvre actuellement, on remarquera tout de même que son passage sur le blockbuster de la rentrée va de paire avec une humanisation bienvenue des personnages.
Jared, bien que toujours sur la piste de la mystérieuse filière IPCON, est aussi sérieusement troublé par sa relation avec Scarlett la tueuse que décontenancé par
Because frankly, my dear, I don't give a damn !la découverte d'une chasse au trésor liée à un de ses souvenirs d'enfance... Les péripéties de ce tome 3 diffèrent de celles des précédents !
Après avoir bien insisté sur les histoires de complot et de bigoterie, après avoir appuyé lourdement sur le suspense et l'action, Stephen Desberg accorde cette fois plus d'attention à ses personnages, Jared en tête. Bien que l'on ait déjà été gratifié par le passé de flash-backs de son enfance, on commence à apercevoir les liens entre celle-ci et sa vie actuelle, en plus de voir se profiler une nouvelle intrigue sympathiquement feuilletonesque en parallèle des considérations politiques principales.
Juszezak, de son côté, se distingue de ses camarades Mounier et Griffo en imposant son trait reconnaissable, particulièrement chez les personnages secondaires (qui ne participent pas au respect de la continuité) ; tandis que les couleurs, sombres et souvent dans les tons rouges, assurent la cohérence avec les tomes précédents, on apprécie l'univers efficace et familier de l'artiste, bien qu'on y retrouve du même coup la propension de Juszezak à dessiner la plupart des femmes avec le même visage (Scarlett et Saskia se ressemblent comme deux gouttes d'eau, et ressemblent à tous les personnages féminins de Dantès). Ce
travers est aisément pardonnable à la vue des corps partiellement dénudés de ces donzelles, le racolage gentillet étant une composante obligatoire de ce genre d'album. On retrouve également le goût du clin d'œil déjà exprimé par le dessinateur : dans le deuxième tome de Dantès, il affublait un bus d'une publicité pour la bande dessinée Pico Bogue ; ici, il plante sur les taxis jaunes des panneaux qui affichent « Desberg's café » ou tout simplement... « Dantès ».
Rythmé et bien raconté, à défaut d'être bouleversant d'originalité, ce troisième tome assume plutôt bien sa position pourtant délicate d' « album du milieu ». Mais la meilleure nouvelle, c'est que vous pouvez le lire sans avoir ouvert les précédents grâce au copieux résumé de cinq pages en ouverture. Avec un peu de chance, le tome 6 s'ouvrira sur un résumé de quinze pages afin de vous éviter les cinq premiers...