7.5/10Daredevil - 2006-2007 - Le diable en cavale

/ Critique - écrit par riffhifi, le 25/11/2008
Notre verdict : 7.5/10 - Entre les murs, doc ? (Fiche technique)

Tags : saison lisa homer simpson titre springfield fabf

Sorti de prison avec l'aide du Punisher, le diable de Hell's Kitchen est désormais en cavale. Quel meilleur moment pour visiter Paris ? Le scénariste Ed Brubaker ramène doucement le personnage dans ses rails d'origine, avec application mais sans génie.

Après les quelques années d'activité du scénariste Brian Michael Bendis sur Daredevil, le niveau d'attente des fans était haut. Ed Brubaker a des cojones, et il accepte de reprendre la série en 2006, au moment où Matt Murdock croupit en prison après avoir vu (enfin, "vu", façon de parler...) son identité dévoilée dans la presse. Son évasion, décrite dans le numéro précédent de 100% Marvel appelé Le diable dans le bloc D, marquait le début du chemin de croix que le justicier devra traverser pour retrouver sa vie. Elle marquait surtout le baptême du feu pour le duo que le scénariste Brubaker forme désormais avec le dessinateur Michael Lark. Sombre et subtil, le graphisme de ce dernier n'est pas sans rappeler le travail de
Frank Miller sur Daredevil dans les années 80. Comme référence, on a vu pire.

Le premier épisode, en marge de l'histoire principale, est consacré à Foggy Nelson que son ami Matt croit mort. L'associé du justicier a toujours été le boulet officiel, le second couteau rigolo qui ne sait rien faire d'autre qu'attirer les ennuis. Ce numéro est l'occasion pour le personnage de réaliser une petite introspection, et pour Lark de laisser la place au guest-dessinateur David Aja ; on en retiendra essentiellement quatre très jolies pages en noir, blanc et rouge qui ne versent pas pour autant dans l'imagerie à la Sin city.

La suite forme l'arc The devil takes a ride, dont la finalité affichée est de rendre à Murdock / Daredevil son fonctionnement "classique", afin de mettre un terme aux quelques années de flottement imposées par les scénarios ambitieux de Bendis. En gros, Brubaker avait la mission de ramener la série dans le droit chemin, une tâche quasiment scolaire dont il s'acquitte avec soin en brouillant les pistes : voyage à Paris pour l'exotisme (forcément, pour nous ça marche moins bien), tauromachie prétexte à une jolie scène d'action (on passera sur le fait que Daredevil s'affiche en
costume contre toute logique), apparition de quelques personnages appartenant de plus ou moins près à la mythologie du personnage, et quatre pages de flash-back sépia pour faire le point sur les origines du héros et la façon dont il se les remémore... L'histoire se suit avec intérêt jusqu'au cinquième et dernier épisode, qui consiste simplement à résoudre les points en suspens et offre un twist sacrément bien-pensant qu'on espère voir prochainement mis à mal. Pas une seule scène d‘action dans ces vingt dernières pages, qui clôturent de façon un peu molle ce qui avait constitué jusqu'alors un exercice de style assez réussi.

Les fans de Daredevil soucieux de relier entre elles les différentes périodes de sa vie seront obligés de se procurer Le diable en cavale, mais les amateurs occasionnels se tourneront plus volontiers vers les approches plus audacieuses de Frank Miller, Kevin Smith et, bien entendu, Brian Michael Bendis.


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