Cubitus, Intégrale 1 - DUPA
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 06/02/2011 (Tags : cubitus dupa tome integrale lombard prix albums
Une grosse boule de poils blancs apparaît pour combler une page blanche du journal de Tintin. Un demi-siècle plus tard, la boule est toujours là et a rempli de nombreuses pages blanches.
Les éditions du Lombard se lancent dans l’intégrale de Cubitus. On découvre ici un bel album avec une belle couverture, qui regroupe les quatre premiers tomes de la série, Cubitus du meilleur tonneau, Cubitus illustre ses ancêtres, Un oscar pour Cubitus et La corrida des hippopotames casqués.
Couverture de l'intégrale.Qui ne connaît pas Cubitus ? Ce célèbre cabot fut créé par Dupa pour combler une page blanche à la veille de la parution du journal Tintin. On comprend très vite à la relecture de ces albums ce qui fut la force de cette série : la dérision, les jeux de mots, la répartie et le sens de la rhétorique du gros chien blanc. Si son physique est tout d’abord un peu grossier – il ressemble à une grosse boule de poils blancs – très vite il va changer. Les poils cachant les yeux vont disparaître et faire apparaître sa malice. Il a alors l’air moins balourd. Et l’intérêt de la série vient du verbe du chien et du principe, un peu étonnant, que les animaux dialoguent avec les personnages humains. Ainsi Cubitus et Sénéchal, son fidèle ennemi félin, sont totalement personnifiés. La modification du physique du chien va correspondre avec l’apparition de Sémaphore, le vieux marin qui l’accompagne si souvent et qui semble avoir récupérer les poils de Cubitus sous son nez. Et si Sémaphore apparaît, Marcellin disparaît peu à peu. Ce jeune garçon va l’accompagner pendant les premiers gags. Pourtant, ils semblent moins forts. On a comme un air de déjà vu qui rappelle Boule et Bill. Et très vite, le vieux marin va prendre sa place.
DR.L’association entre les deux personnages est beaucoup plus efficace. Le physique du marin rappelant celui du chien. Le couple est quelquefois complété d’un troisième larron, le chat Sénéchal, permettant de ne pas trop être dans la répétition.
Les albums se décrivent comme une succession de gags en une page montrant le talent de Dupa dans le jeu de mots (Sémaphore étant un phare militaire).
DR.Notamment avec un titre à chaque gag, mais aussi dans le titre de chaque album. Le tome 2 est ici particulièrement réussi. Le couple Cubitus-Sémaphore revisite l’histoire et nous fait découvrir la naissance des pyramides, la vérité sur le vase de Soissons ou encore l’âge du fer (ou faire ?).
L’intégrale, ici présente, est assez plaisante, mais il manque un peu d’historique à la manière de ce que sait faire Dupuis, et à la manière de ce qui est fait pour les intégrales de Buddy Longway. On a donc juste la réunion de quatre albums avec une belle couverture. C’est déjà bien, mais cela mérite mieux. Et neuf autres intégrales sont prévues pour traiter des 40 albums de Dupa.