7/10Magasin général - Tome 8 - Les femmes

/ Critique - écrit par plienard, le 28/11/2012
Notre verdict : 7/10 - Plus belle la vie au Québec (Fiche technique)

Tags : magasin loisel regis tome tripp marie louis

Intitulé Les femmes, le tome 8 de Magasin général, leur fait la part belle. Marie, Éloïse Gravel, les sœurs Gladu, ... toutes vont avoir leurs lots d’émotions à raconter.


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À la baguette de ce bel album, le couple Loisel-Tripp qui s’essaye, avec bonheur pour le lecteur, à une collaboration pour le moins originale. Ils utilisent le meilleur d’eux-mêmes, de façon complémentaire pour dessiner et scénariser la série. Ainsi Régis Loisel commence les dessins avant que Jean-Louis Tripp ne reviennent dessus.

Et s’il n’y a pas beaucoup d’action dans cet album – le village est coincé par la neige, les hommes sont à la ville – on ne peut pas dire qu’il ne s’y passe rien. Marie a une bonne nouvelle, le curé fait une crise d’existentialisme, un nouveau couple improbable va naître et les sœurs Gladu – les bigotes du village – vont disparaître. Tout se déroule dans une ambiance calme et amicale, de joie et de bonheur que même les conditions climatique ne sauraient altérer. Une sorte de série du bonheur dans un village où les consciences sont en train de changer.

Plus de maire, un curé à temps partiel, des hommes et des femmes dans des situations que la bonne conscience chrétienne ne devrait pas accepter, les femmes ont pris le pouvoir et font évoluer les choses (et les mentalités) plutôt que de crier au scandale. À tel point qu’elles vont se rendre dans la ville d’à côté pour acheter tissus et rubans afin de se confectionner de belles robes pour les fêtes de fin d’année. Cela ne leur était peut-être jamais arrivé.

Chaque personnage est important et le cadrage particulier des auteurs qui n’hésitent pas à abuser des gros plans de face accentue un sentiment de proximité et de familiarité avec le lecteur. Un petit bémol pourtant, histoire de faire son rabat-joie. Voulant faire preuve d’authenticité, les dialogues ont été traduits dans un québécois compréhensible. c’est peut-être une bonne idée, mais c’est surtout quelquefois difficile à lire. Il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à deux fois pour être sûr de bien comprendre ce qui est dit.

Une histoire de gens ordinaires, dans leur quotidien, qui vivent petitement et presqu’heureux, qui pourra dire maintenant que cela ne sert à rien et n’intéresse personne ? Mais il est vrai que tout le monde n’est pas Loisel et Tripp en même temps.


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