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8/10La reporter

/ Critique - écrit par Maixent, le 20/11/2022
Notre verdict : 8/10 - Le scoop du siècle (Fiche technique)

Tags : reporter reporte reporteur journaliste francais journal synon

Action 80's

Sixième tome de la collection FumettiX après Pornostar, Maniak, Ramba, Raimbo et Orient Sexpress, La Reporter s’inscrit dans cette volonté de remettre au goût du jour ces anciennes séries érotiques qui ont fait la renommée des éditions Elvifrance. Une maison d’édition qui vit le jour en 1970 et produira des centaines de séries érotiques et pornographiques jusqu’à sa fermeture en 1992, alimentant allégrement l’imaginaire de toute une génération. Ici, trois aventures de Mona Scooper ont été choisies et retravaillées pour que l’on puisse redécouvrir les péripéties de cette reporter intrépide.


"You're gonna need a bigger boat"

 

La première histoire s’ouvre sur un magnifique voilier naviguant sur les eaux turquoises de la Méditerranée (enfin, on peut l’imaginer vu que tout l’album est en noir et blanc). On pourrait se croire dans une scène de la version cinématographique du Talentueux Mr. Ripley. Cependant, il suffit de tourner cette page pour découvrir notre héroïne, Mona Scooper et on bascule dans un tout autre genre. Casquette de marin sur la tête, bikini négligemment enlevé à moitié, les cuisses grandes ouvertes sur un sexe béant en demande de caresses, le décor est posé. Mais il ne faut pas se laisser abuser, Mona Scooper est bien en train de travailler. La culotte tenant miraculeusement sur sa cuisse pour que l’on puisse apprécier sa nudité, elle est là en tant que chroniqueuse, pour suivre les opérations de repêchage d’un trésor perdu en mer trois ans auparavant et qui suscite de nombreuses convoitises. Ni une ni deux, la belle enfile sa combinaison de plongée qui fait beaucoup penser à celle de Lara Croft dans Tomb Raider Le Berceau de la Vie et avec le même sang froid plonge dans les abysses où elle trouvera des hommes belliqueux armés de harpons et des gros requins. On pourra aussi y voir un parallèle étrange avec Le trésor de Rackam le Rouge qui bizarrement propose le même pitch et le même degré d’aventure. A la différence près que, contrairement à la star des jeux vidéos ou du héros à la houppe, quand Mona remonte sur son bateau, deux beaux jeunes hommes sont là à l’attendre pour prendre beaucoup de plaisir après toutes ces émotions.
Adieu l'émir je t'aimais bien

 

La deuxième partie de l’album s’ouvre exactement de la même façon (bateau, Méditerranée, fille nue sur le pont. A la différence que cette fois-ci, Mona va débarquer sur une île naturiste, autant dire qu’elle va vitre prendre les choses en main (littéralement). Mais là n’est pas le sujet, notre enquêtrice de choc est sur les traces du yacht du milliardaire arabe Khasieri. Comme dans toute bonne caricature, l’émir porte un turban et une grosse barbe noire et ressemble en tout point au Cheik Bab El Ehr en plus adipeux (voir Tintin au pays de L'or Noir pour rester dans la thématique). Évidemment, il possède aussi un harem, est misogyne, pédophile et esclavagiste en sus d’une pratique courante de la traite des blanches dont sont victimes nos gentils naturistes, ce qui va titiller la fibre journalistique et humaniste de Mona qui n’hésite pas à plonger dans l’action. Qu’on se rassure l’émir sera puni façon piège pervers à base de poulies et arrachage de membre, Mona empruntant ses méthodes au tueur au puzzle de Saw.


Quand papa s'énerve devant le viol de sa fille adorée

 

Enfin, dans la troisième tranche, Mona retrouve son bateau, sa casquette de marin, et même une culotte en dentelle qu’elle gardera - fait remarquable – pendant la moitié du récit ou au mois un quart. Un récit tout aussi dur que le précédent malgré la légèreté apparente car on y parlera encore une fois de kidnapping et de séquestration de jeune fille. La aussi, une histoire de trésors à découvrir et des mauvais garçons mal intentionnés (des gitans cela va de soit, on reste dans le cliché). Mona fera la rencontre d’un beau D.I.L.F. arborant une affriolante moustache façon Tom Selleck, d’ailleurs, elle ne fera pas que fantasmer sur lui comme on pourra pas le voir dans une scène de sodomie sauvage. Au final, la fille se fera quand même violée par les gitans devant son papa mais a priori ça se passe plutôt bien vu que les principaux intéressés n’ont pas l’air plus concernés que ça et que finalement ce qui compte c’est que les méchants meurent, le trésor soit récupéré et que Mona puisse écrire son scoop.

On l’aura bien compris dans ces résumés, on a affaire à une bande dessinée extrêmement datée. Tous les poncifs sont ici présents et il serait inutile d’en faire une liste exhaustive. De même que le trait est immédiatement identifiable comme étant celui des années 80. Il n’empêche que la lecture reste fun et prenante. Sans être une icône féministe et engagée, Mona est présentée comme une femme forte, intelligente et indépendante. Certes, elle se sert souvent de ses attributs, mais oh, on reste dans un porno. On y trouve beaucoup de banalités et autres clichés un peu gênants de nos jours mais il faut reconnaître que l’action est bien menée, le dessin de qualité, les scenarii classiques mais bien construits. Du coup, on a envie d’être un peu moqueur et de lever parfois les yeux au ciel à la lecture mais quand on a reposé l’album reste un petit sourire de plaisir et de contentement. La reporter n’est pas un chef-d’œuvre. A lire tout de même et encore une fois, il est précieux qu’une telle réédition existe.