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6.5/10Ramba

/ Critique - écrit par Maixent, le 20/02/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Abraca Ramba (Fiche technique)

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Pas vraiment le livre du siècle mais comme le dit l'auteur, "c'est bien l'esprit d'une soirée passée dans le plaisir de l'instant, dans l'amusement, même trash, d'être excessif et désinvolte..."

Peu de points communs entre Ramba et son homonyme masculin Rambo. En ce qui concerne le choix vestimentaire, malgré ce que sous-entend la couverture, on ne trouve comme point commun que le bandeau qui orne leurs fronts respectifs. Ramba est aussi amatrice de grands couteaux et de cette coupe semi mulet frisottante propre aux années 80. Pour le reste, on peut mettre en rapport un certain besoin de liberté, un côté subversif (chacun à sa façon) et surtout de l’action et encore de l’action. La comparaison s’arrête là.

Transformation en Catwoman
Ramba est sans doute plus proche de Catwoman s’il fallait vraiment la mettre en parallèle à un autre personnage connu, avec une prédilection pour le cuir, les jambières à haut talon et surtout ce masque de chat qui lui permet de cacher son identité. Le côté félin de Ramba est aussi évident, à la fois câline et dangereuse. Capable d’une grande douceur qui n’a d’égale que sa cruauté, elle incarne une certaine idée du fantasme de la femme forte et indépendante capable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. En effet, elle ne doit rendre de compte à personne, étant seulement liée à son chat Lucifer et aux contrats qu’on lui confie et qu’elle rempli à la perfection. Car Ramba est tueuse à gage et s’il lui arrive fréquemment d’abuser de ses victimes, sa probité personnelle ne l’empêchera jamais d’accomplir sa mission jusqu’au bout. En effet, véritable prédatrice sexuelle, que ce soit envers les hommes ou les femmes, elle ne refusera pas le plaisir furtif ou travaillé d’un orgasme, même si à l’entendre, Lucifer reste le meilleur amant possible.
Érotisme et violence, avec une touche d’autodérision et d’action, ont toujours été
Ramba version Psychose
une recette efficace, et en ce sens, Ramba tient ses promesses. Il est regrettable que la couverture soit mensongère, présentant une héroïne guerrière, au bout du rouleau malgré son regard acéré, les plis du ventre apparents et les seins flasques alors que les pages intérieures n’offrent que sophistication et érotisme fetish. Mais au-delà de cette incohérence d’éditeur, Ramba est un ouvrage tout à fait divertissant. Le trait Pulp avec un côté Comics mettant en avant les anatomies des personnages tant féminins que masculins est lui aussi efficace malgré un côté un peu daté dans le traitement.

Voir la première utilisation du boitier dans Le Déclic tome 1
Au niveau de l’érotisme, pas de demi-mesure, il ne faut pas se leurrer, il s’agit bien d’une bd porno dans la pure veine des fumetti italiens et l’on pensera à des auteurs comme Magnus dans le traitement du noir & blanc et dans l’horreur. On pensera aussi à Manara, mais plutôt pour plagiat tellement certaines cases rappellent celles du Déclic. On pensera aussi à d’autres auteurs moins prestigieux comme ici. En même temps, les auteurs avouent volontiers avoir puisé l’inspiration à différents niveaux, que ce soit la BD ou encore de véritables actrices pornographiques comme Ilenia Carisio alias Ramba pour son côté agressif.
Cependant, le personnage frondeur et indépendant permet de mettre en avant des scènes de sexe très crues qui participent à l’action sans être trop racoleuses. Le mouvement ne s’interrompt jamais, on passe d’une poursuite à moto à une tentative de viol (qui finit dans un bain de sang) à des instants de détente tout aussi électrisants d’une différente façon. La construction filmique permet de guider le lecteur selon des schémas connus et de l’embarquer assez facilement dans un moment de plaisir simple, sans qu’il ait trop à réfléchir, en se laissant seulement porter par les évènements. 
En fait c’est sans doute cela le vrai point commun avec Rambo, même si on peut y trouver une certaine profondeur, cela reste avant tout un divertissement de qualité sans trop de risques pour les amateurs.