6.5/10Jhen - Tome 12 - Le grand duc d'Occident

/ Critique - écrit par plienard, le 16/02/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Il y a du plaisir, là où il y a Jhen (Fiche technique)

Tags : pdf telecharger tome jhen epub duc livre

Jhen et Francisco Prelati arrivent à Bruges avec le manuscrit de Bacon afin de le faire traduire par le seul capable de la faire, maître Thérion. Mais le manuscrit intéresse de nombreuses personnes dont des gens très importants.

Jhen Roque, l’architecte et son ami l’abbé Francesco Prelati quittent Venise avec en leur possession le manuscrit de Bacon (voir La sérénissime) à bord d’une galée en direction de la Flandre, de Bruges très exactement. Durant le voyage, ils rencontrent Jacques Cœur, maitre des monnaies du roi de France, Charles VII, et à qui Prelati laisse lire le manuscrit. Ce livre doit être livré à Gilles, Baron de Rais, maréchal de France et est très convoité. Une fois arrivé à Bruges, les deux amis sont accueillis chaleureusement par le grand duc d’Occident, autrement dit le duc de Bourgogne, Philippe, souverain puissant et craint. Celui-ci va d’ailleurs jouer un double jeu.

Jhen fait partie de ces héros un peu délaissé par Jacques Martin (l’auteur de bandes dessinées, pas le présentateur de l’école des fans !). Le nombre de ses albums en est d’ailleurs une preuve. Avec les références historiques toujours aussi précises et justes, inhérentes au style « martinien », ce héros est aussi un des plus étranges. Dès les premiers albums, on le découvre comme étant l’ami du Baron Gilles de Rais (et pas Odile …), dont les errements psychologiques et sexuels en font un être abject. Si Jhen n’en a pas connaissance au début, il va peu à peu découvrir le vrai visage de cet homme, et il va s’en éloigner. Mais il va aussi tenter de le sauver. Pour cette raison, il est parti à la recherche du manuscrit de Bacon, censé pouvoir le guérir. Ce manuscrit est un livre écrit à l'aide d'un alphabet inconnu qui pourrait contenir une recette pour créer la pierre philosophale, c’est-à-dire l’élixir de longue vie.

Notre héros médiéval a les mêmes qualités que ces illustres collègues Alix, Orion. Jeune et intègre, il côtoie les grands de ce monde sans pour autant accepter leur travers. Et c’est particulièrement le cas dans cet album. Très vite, Jhen s’aperçoit du double jeu de son hôte. Il doit faire preuve de défiance et se retenir de ne pas dire les quatre vérités au seigneur. Il faut dire aussi que l’architecte ne fait rien pour amadouer le duc. Il s’entiche tout simplement de la favorite de Philippe, ce qui, vous l’avouerez, est presqu’un crime de lèse-majesté.

Ce que j’aime dans cette série, c’est cette façon de présenter et de nous rappeler l’histoire de France. Il y a un côté pédagogique fort présent, mais qui donne des cautions à l’intrigue. Car ne perdons pas de vue que Jhen doit apporter le manuscrit de Bacon à Gilles de Rais et que le livre fait preuve de beaucoup de convoitises. Hughes Payen, le dessinateur, nous qualifie d’un style sombre, où les traits sont très présents et très noirs. Comme les cases sont déjà petites et fournies en texte, il est difficile d’avoir des détails très nets. On regrettera, page 8, case 4, l’erreur sur la couleur des cheveux de Jacques Cœur, qui, du coup ressemble à Jhen. Cela peut paraître anodin, mais l’erreur empêche une bonne compréhension des événements et on se demande pourquoi Jhen recopie impulsivement le manuscrit.

L’album reste dans l’atmosphère générale des précédents. Si la série n’est pas très connue, elle le doit certainement à un manque d’exposition, et à des sujets un peu durs dans les premiers albums. Cela reste pourtant une bonne série.