7.5/10Jerry Spring - intégrale n°4

/ Critique - écrit par plienard, le 19/10/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Jerry de le voir si beau ! (Fiche technique)

Quatre nouvelles histoires constituent la quatrième intégrale en noir et blanc de Jerry Spring, parues entre 1963 et 1966 dans le journal de Spirou. C’est l’occasion de voir un Jerry en plein questionnement.

La quatrième intégrale en noir et blanc consacrée à Jerry Spring est l’occasion de découvrir le travail de recherche de Jijé sur le mouvement, et en particulier sur celui des chevaux. C’est aussi l’occasion de remarquer une certaine ressemblance physique avec un autre héros de bande dessinée qui apparaîtra bien plus tard, Blueberry.

 


La couverture.
Pancho hors-la-loi, paru en album en 1964

Le titre de ce treizième album est à la fois très indicatif et synonyme de nombreuses interrogations. On a appris, maintenant, à bien connaître nos deux héros que sont Jerry Spring et Pancho. On ne doute donc plus de leur sens du devoir et de leur intégrité. Le lecteur est donc amené à ne pas croire ce titre, mais à s’interroger sur les causes qui ont amenées à qualifier Pancho de hors-la-loi. Jijé va alors nous emmener, au gré de ses idées, dans des aventures qui nous surprendront dans leur déroulement et leurs révélations. On y retrouve le personnage du jeune Chico qui va, notamment, sortir Jerry d’un bien mauvais pas.

 

Les broncos du Montana, paru en album en 1965

L’armée a un besoin urgent de chevaux. Elle mandate alors Jerry pour en capturer. Mais pour augmenter ses chances, l’armée le met en concurrence avec un nommé Jim Barret. Ce dernier n’est pas vraiment d’accord pour partager le butin promis et c’est forcé qu’il accepte le deal. Jerry chassera dans le Wyoming et Barret dans le Montana. Mais Pancho va mettre son grain de sel dans l’histoire en l’obligeant à revenir sur sa parole.

Cette histoire n’est pas sans rappeler d’autres histoires qui viennent bien après celle-ci, comme Buddy Longway – Regarde au-dessus des nuages – ou les tuniques bleues comme le récent Indien, mon frère.

 

Mon ami Red, paru en album en 1965


BEUH !
Jerry se fait une joie de retrouver son ami d’enfance, Red Lover. Mais celui-ci, US Marshall comme lui, est en mission dans les Rocheuses, à Bear city dans l’Utah. Il n’a plus donné de nouvelles depuis trois mois. Pour rassurer la mère de son ami, Jerry promet de le retrouver. Mais en arrivant à destination, l’accueil est plutôt glacial à l’évocation de son nom.

 

Loup-solitaire, paru en album en 1965

Ce récit est paru en album avec Mon ami Red. Jerry et Pancho arrivent à Great Falls où un meurtre vient d’être commis. Un indien aurait tué un blanc. Jerry parvient à le capturer, mais il lui faudra aussitôt en empêcher le lynchage avant son procès. L’indien profite alors de la confusion pour se sauver une seconde fois. Jerry et Pancho entame alors une chasse à l’homme.

 

Les deux histoires de cet album annoncent un tournant dans la vie de Jerry Spring. Elles l’obligent à réfléchir, à prendre des décisions qui vont à l’encontre de ses principes et à se poser des questions sur son rôle d’US Marshall. Jijé est un merveilleux dessinateur, ses scénarii sont de plus en plus prenant et ses personnages prennent de plus en plus de volume et deviennent de moins en moins manichéens. La notion de bien et de mal est moins franche et il amène le lecteur à s’interroger sur la limite entre les deux.

 

Les vengeurs du Sonora, paru en album en 1974


DR.
Jerry et Pancho reviennent au Sonora avec quiétude. Et si Pancho exprime sa joie en cassant les oreilles de son ami, les choses sérieuses vont vite arrivées lorsqu’une flèche apache va venir se planter dans un cactus. Ce n’est autre qu’Une-seule-flèche, leur ami, mais qui a de bien mauvaises nouvelles. Les deux héros vont alors s’opposer à la milice locale et à une bande de despérados, pas moins ...

 

Au gré des albums, on voit l’évolution que Jijé imprègne à ses personnages et surtout à leur profil psychologique. Si les histoires de bons contre les méchants restent présentes, on voit que les personnages sont obligés de faire des choix, quelque fois à l’encontre de leurs principes, mais aussi que la rédemption est possible. Et au travers de tout son talent, on s’aperçoit qu’il a été une source d’inspiration pour bons nombres de dessinateurs qui suivront.


Toute ressemblance avec Blueberry serait fortuite ?