7.5/10Jerry Spring - intégrale n°3

/ Critique - écrit par plienard, le 05/08/2011
Notre verdict : 7.5/10 - El ombre Jijé (Fiche technique)

La troisième intégrale en noir et blanc consacrée à Jerry Spring est déjà dans les bacs à libraire.

Fort Red Stone (1960)


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Jerry et Pancho rejoignent fort Juniper dans le nord. Jerry répond à l’appel du commandant qui lui demande son aide. Les indiens loucheux sont devenus incontrôlables depuis un moment et le soldat américain craint pour la garnison de fort Red Stone. Jerry et Pancho accompagneront « la ballue » jusqu’au fort et iront parlementer avec les indiens.

 

Le maître de la sierra (1962)

L’avocat Ray Parker fait appel à Jerry pour retrouver un héritier au Mexique. Jerry accepte la mission et cherche tout d’abord à retrouver Pancho qui pourra lui être très utile. Mais le collaborateur de l’avocat n’est pas prêt à faciliter la tâche de notre héros. Quelques semaines plus tard, Jerry arrive au Mexique et se retrouve à devoir infliger une correction à un indigène quelque peu agressif.

 

La route de Coronado (1962)

Campant à la belle étoile, Jerry et Pancho entendent un coup de feu. Fidèles à leur conviction, ils courent voir ce qu’il s’est passé. Ils aperçoivent alors un cow-boy qui s’enfuit et découvrent un vieil indien Yaqui mourant. Malgré tout leurs effort, l’indien mourra en arrivant près d’une ferme. Mais la providence les a mis sur la bonne piste car l’ombre aperçue après le coup de feu apparaît devant eux.

 


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El Zopilote (1964)

En mission pour retrouver un certain Mike Pontiac, Jerry et Pancho vont rejoindre El Zopilote et son groupe de malfrats. Mais pour montrer patte blanche, ils vont devoir attaquer la banque locale inviolable.

 

Depuis aout 2010, les éditions Dupuis ont entrepris de rééditer les aventures de Jerry Spring en noir et blanc. C’est déjà la troisième intégrale, retraçant les années 1958 à 1962, années de parution dans le magazine SPIROU,  et regroupant les quatre aventures Fort Red Stone, Le maître de la sierra, La route de Coronado et El zopilote.

Au delà de la qualité des histoires inventées par Jijé, on remarquera dans cette intégrale que seule la première histoire ne se déroule pas au Mexique. En effet, l’auteur et sa famille – ainsi que Franquin et Morris – y sont partis quelques années et ont été marqués par ce séjour. À leur retour, il installera sa famille à Champrosay et y recevra de nombreux jeunes artistes tels que jean-Claude Mézières et Jean Giraud (qui le secondera sur le troisième épisode de cette intégrale La route de Coronado).


Couverture de l'intégrale n°3.
Si Jijé était très apprécié pour sa gentillesse malgré un premier abord difficile, on comprend, à la lecture des albums, qu’il ait été – qu’il  soit – un exemple pour de nombreux dessinateurs. La qualité du dessin et des scénarii sont remarquables. Loin d’être trop manichéens pour l’époque, les personnages sont complexes et sont obligés de faire des choses contre leur volonté. On mettra à part le héros Jerry Spring qui se doit d’avoir une attitude exemplaire. Certains autres n’ont pas forcément une attitude très « catholique ». En premier lieu, Pancho, mexicain bedonnant et ami fidèle de Jerry à qui il sauve la vie de nombreuses fois, n’a rien d’un enfant de cœur (même s’il semble s’être racheté une conduite depuis leur première rencontre dans Golden creek le secret de la mine abandonnée). Aimant la bagarre et l’alcool, le mexicain perd peu à peu l’importance qu’il avait au début pour un rôle plus drôle et amusant. Jerry, à l’inverse, devient de plus en plus efficace. C’est maintenant lui qui réfléchit aux solutions. Il nous reste cependant sympathique et humain, par son attitude toujours serviable mais aussi par ses « étourderies » (il ne tire pas plus vite que son ombre, il fait quelques erreurs comme se faire prendre en embuscade bêtement). Mais à son contact, les gens deviennent meilleurs, comme le garçon Chico ou Wissler dans El Zopilote.

Au fil des albums, le duo Jerry-Pancho évolue. Pancho est le côté « négatif » que Jerry ne peut pas avoir. Les scénarii sont de plus en plus fouillés et l’on comprend qu’un tel artiste ait pu inspirer des vocations.


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