8.5/10Gringos Locos - Tome 1

/ Critique - écrit par plienard, le 17/05/2012
Notre verdict : 8.5/10 - L’odyssée belge (Fiche technique)

Tags : yann franquin gringos tome locos schwartz jije

On en a entendu parler. On en a lu quelques allusions dans de nombreuses intégrales comme celle de Jerry Spring (de Jijé). Mais on ne savait ce qu’il en était réellement. On avait pu lire quelques articles de Yann qui annonçait son envie de raconter cette histoire.
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Le parcours légendaire des trois grands noms de la bande dessinée belge que sont Joseph Gillain (Jijé), Maurice de Bevere (Morris) et André Franquin, qui choisissent de partir en Amérique, chacun pour des raisons qui leur sont propres : Jijé craignant l’arrivée des communistes, Morris voulant échapper à la carrière toute tracée dans l’entreprise familiale de pipes et Franquin suivant tout ce petit monde. Cet épisode mythique dans la grande histoire de la bande dessinée est enfin mis en images et en cases par Yann et Schwarz. Le premier a travaillé avec le père du Marsupilami et celui de Lucky Luke. Il en a profité pour tirer quelques témoignages sur cette folle équipée. Le second est un comparse du premier (Le groom vert-de-gris).

Prévu depuis Janvier 2012, cet album parait enfin. Yann retranscrit ici, les notes qu’il a pu prendre (en cachette) lors de discussion avec Franquin et validées (ou non) par Morris. On retrouve donc trois personnages hauts en couleurs accompagnés de la famille de Jijé, embarquée elle-aussi dans ce road-movie hilarant. La représentation des trois artistes porte d’ailleurs à l’incompréhension des proches et de la famille qui n’y retrouve pas ni les situations qu’ils ont vécues, ni les personnes qu’ils ont côtoyées et aimées.

Ainsi, malgré la drôlerie de l’album, avec des situations cocasses et incroyables, l’album n’a pas fait rire tout le monde. Qu’à cela ne tienne, on ne prendra pas pour argent comptant tout ce qui y est raconté, d’autant plus que cela frise la caricature abusive dans certains cas. Pourtant, notre côté voyeur nous oblige à dévorer l’album et suivre le tyrannique Jijé, le séducteur Morris et le dépressif Franquin dans leurs péripéties. Finalement, ce ne sont que des personnages dessinés et on y prend du plaisir à les voir.

Après Dream team, paru l’année dernière, Yann continue d’explorer ses congénères et collègues avec acidité, humour et talent. Gageons, qu'ici, tout n’y est pas réel, mais cela nous fait rire quand même.


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