2.5/10Dracula chez Fusion comics

/ Critique - écrit par riffhifi, le 30/04/2011
Notre verdict : 2.5/10 - Sang de navet (Fiche technique)

Tags : dracula tome comics marvel edition vampire more

Aucun travail de réinterprétation, aucune sublimation visuelle du sujet qui s’y prête pourtant volontiers… Une arnaque pure et simple, drapée dans sa seule revendication qui consiste à être une adaptation fidèle du livre.

Vous connaissez Dracula ? C’est un bouquin de Bram Stoker, à propos d’un comte qui vit en Transylvanie et qui… ah
Un acteur blasé... en BD ?!
vous savez ce que c’est ? Bon, alors vous serez peut-être intéressés par ce diptyque qui vient de paraître chez Fusion Comics (éditeur né de l’union de Soleil et Panini, mais aujourd'hui détenu à 100% par le second) : les couvertures sont ornées d’un médaillon qui l’annonce comme « L’adaptation BD du roman de Bram Stoker ! ». Ah bon, il y en a déjà eu ? Vous êtes sûrs ? Plein ? Ben zut alors…

La préface nous apprend effectivement que l’histoire de Dracula jouit d’une certaine notoriété, et a notamment fait l’objet de nombreux films ; on nous cite les noms de Bela Lugosi et Gary Oldman, qui seraient les deux interprètes principaux du personnage. C’est marrant, il m’avait semblé entendre parler d’un nommé Christopher Lee, mais je dois me tromper.

Pour adapter le roman, l’éditeur Dynamite Entertainment a fait appel à un scénariste nommé Moore. Roger Moore ? Michael Moore ? Alan Moore ? Ah, on brûle : il s’agit de Leah Moore, la fille d’Alan. Vendue à la cause vaguement putassière de Dynamite, elle rédige avec son mari John Reppion des scripts de BD surfant sur des personnages vendeurs : Doctor Who, Sherlock Holmes… et Dracula, donc. En pleine période Twilight et à l’annonce de la comédie musicale de Kamel Ouali, le vampire est plus que jamais en vogue.

Au dessin, on trouve un dénommé Colton Worley, dont les visuels
L'onomatopée parfaite
fades et figés se cachent derrière les couvertures signées John Cassaday. Le travail de Worley, s’il se contente dans le premier tome d’être l’expression d’un photoréalisme appliqué, sombre progressivement dans le barbouillage inexpressif, probablement calqué sur un jeu de photos prises pour figurer la position des personnages. Le dessin ne raconte pas l’histoire, il illustre le texte : dialogues et narration sont de simples recopiages du roman de Bram Stoker, reléguant ainsi la BD au rang que les rétrogrades lui reprochent (le plus souvent à tort) d’occuper : celui de « lecture pour enfants ou pour demeurés ». Si vous avez le cerveau qui surchauffe en lisant un livre sans image, prenez-en un avec des zolis bonzhommes qui s’expriment dans des bulles rigolotes.

Aucun travail de réinterprétation, aucune sublimation visuelle du sujet qui s’y prête pourtant volontiers… Une arnaque pure et simple, drapée dans sa seule revendication qui consiste à être une adaptation fidèle du livre. Oui, ok, Dracula porte une grosse moustache. Mais Christopher Lee en faisait autant dans Les nuits de Dracula de Jess Franco.