6/10Dantès - Tome 4 - Pour solde de tout compte

/ Critique - écrit par riffhifi, le 11/10/2010
Notre verdict : 6/10 - Règlement de comptes bancaires (Fiche technique)

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Les auteurs étaient visiblement plus à l'aise avec la première partie, consacrée à l'exposition de l'intrigue, qu'avec ce deuxième cycle dédié à la vengeance du héros. Mais il reste encore (au moins) un tome pour boucler l'histoire.

La série Dantès, lancée il y a trois ans, au moment où l'affaire Kerviel faisait grincer pas mal de dents, constitue une relecture version trader du Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas. Après deux premiers tomes situés dans les années 80-90, consacrés au piège dans lequel le héros tombe, on pensait voir
traitée en deux autres tomes sa vengeance sur les faux-frères qui l'ont fait mettre en prison. Curieusement, les auteurs semblent avoir décidé de prendre davantage de temps, car un cinquième album est attendu pour l'an prochain, alors que celui-ci porte pourtant bien son titre : Pour solde de tout compte...

Si vous n'avez pas lu les albums précédents, inutile de vous pencher sur celui-ci : le court résumé placé en exergue ne vous permettra pas de comprendre qui est qui, qui fait quoi... Même si vous êtes déjà lecteur de la série, vous serez bien inspirés de vous retaper les trois autres tomes pour ne pas être perdu : les personnages dessinés par Eric Juszezak, qui ne se différencient le plus souvent que par leur coupe de cheveux, sont parfois faciles à confondre. L'intrigue en est au point de résolution : Alexandre, drapé dans l'identité fictive de Christopher Dantès, a établi le contact avec tous ses persécuteurs, et il est en position de les faire payer pour leurs méfaits. Invitant toute la clique à passer du bon temps dans son hôtel particulier, il semble fomenter un final théâtral à couper la chique. Curieusement, il n'en est rien : les personnages se dispersent, chacun apprend à sa manière la vérité sur Dantès, et les châtiments varient de l'un à l'autre, sans qu'on sache toujours dans quelle mesure ils ont été orchestrés par le héros et son équipe. On suppose que le cinquième (et, espérons-le, dernier) tome règlera les derniers comptes avec plus de franchise, et saura résoudre avec habileté les quelques sous-intrigues supplémentaires semées ici. Car Dantès,
atteint du syndrome
XIII, risque bien de mettre le doigt dans un engrenage terrible : celui du scénario qui redémarre lorsqu'il devrait se terminer, et qui fait surgir de nulle part des problématiques et des protagonistes absents du sujet d'origine. Cette série-ci a encore une chance de finir en beauté...

Pour le reste, le mélange de thriller et de jargon financier fonctionne toujours de manière efficace, et la proximité des évènements avec ceux du 11 septembre 2001 donne un peu de piquant à l'intrigue. Les dialogues connaissent quelques faiblesses et n'hésitent pas à donner dans le cliché (franchement, qui s'exclame encore « Crénom » de nos jours ?), mais on parvient tout de même à s'attacher au destin des personnages. Nul doute par ailleurs que le verdict du procès de Jérôme Kerviel, récemment prononcé, contribuera à attirer l'attention sur cette bande dessinée sympathique, mais au souffle un peu court.