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8/10Hot Moms - L'intégrale

/ Critique - écrit par Maixent, le 27/03/2022
Notre verdict : 8/10 - mamans-trop-chaudasses.com (Fiche technique)

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La classe américaine

Les mamans trop chaudasses comme on dit dans Les Beaux Gosses sont de retour dans une intégrale regroupant les cinq tomes déjà parus. A l’instar des Degenerate Housewifes qui avaient suivi le même parcours on les retrouve maintenant dans la collection Canicule et elles nous font la totale, et tout en couleur.


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Il faut bien reconnaître que le niveau n’est pas beaucoup plus élevé comme on avait pu l’évoquer dans une précédente critique du premier tome pour autant il faut reconnaître que le Cheerleader effect fonctionne. Popularisé par Barney dans How I Met Your Mother, il s’agit d’une véritable étude scientifique. C’est « le biais par lequel notre cerveau, lorsqu’il est confronté à un groupe d’éléments ou de personnes, traite automatiquement ceux-ci comme un ensemble plutôt que de traiter chaque caractéristique individuellement. » Ainsi le jugement s’effectue de manière global et l’effet de groupe tend à rendre des éléments ou des personnes plus attractifs. Ici, si les histoires prises individuellement ne donnent pas grand-chose, les compiler leur donne beaucoup plus de poids et on est dans une telle surenchère de l’improbable et de l’extrême que cela fonctionne beaucoup mieux.
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On trouvera ici une vingtaine de récits de seulement quelque pages mettant tous en scène une héroïne principale quadragénaire qui va tomber très vite dans les affres et les plaisirs de la perversion. Qu’elle soit initiée par sa propre sœur, les petites voisines au short moulant, sa belle-mère ou une amie trop entreprenante, elle va laisser libre court à ses instincts pervers après un très très très court moment de flottement. La mère au foyer va toujours basculer vers une sexualité qui a toujours était sa voie mais dont elle ignorait l’existence, souvent en prise à une vie de couple morne et sans attrait. D’ailleurs les maris, s’ils ne sont pas absents ou stupides, seront soumis à cette vague d’érotisme et relégués à l’arrière plan. Libérées de leur carcan social, les tabous sautent et ces mères respectables en façade entreront sans complexe dans la prostitution ou l’inceste quand elles ne deviennent pas le défouloir sexuel (pour rester poli) de toute la communauté. Encore une fois Rebecca ne fait pas dans la dentelle et propose des situations extrêmes avec une aisance déconcertante dans un monde de paraître où finalement chacun s’envoie en l’air sans vergogne.


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Vient naturellement en tête à la lecture des Hot Moms une myriade de références de culture populaire, déjà par le traitement du dessin, très publicitaire dans les poses ou le choix des couleurs. Un peu comme si le style comics artificiel de Roy Lichtenstein était mis au service de la sexualité dans une Amérique dévoyée où derrière chaque mère de famille tranquille et respectable se cache une débauchée notoire qui n’attend qu’un déclic pour se lâcher. Ainsi, l’action pourrait se passer à Riverdale dans un monde où Archie et sa bande ne résoudraient pas des enquêtes mais sodomiseraient violemment la mère de leur copine entre deux matchs de football américain. Un trait qui se retrouve aussi dans les nombreuses onomatopées qui sautent au visage du lecteur comme dans la série télé Batman des années 60. C’est cette surenchère et cette critique du American Way of Life qui fait le sel de la série, tout comme c’était déjà le cas dans Degenerate Housewife ou Teens at Play. Sans doute la couleur y est pour beaucoup, mais c’est surtout la mise en place de ce fantasme répandu d’humiliation de la W.A.S.P ou de la M.I.L.F, deux acronymes réunis ici qui se traduiraient en France par le « fantasme de la bourgeoise » qui fait effet.

Au final, c’est un recueil cohérent, dérangeant, mais aussi critique que cette compilation des Hot Moms. Si on prend l’ouvrage dans son ensemble et que l’on se détache de la sexualité extrême et parfois gratuite, on peut y voir plus qu’un énième album masturbatoire. Décidément, Rebecca nous surprend avec humour dans une analyse de notre monde de l’image et du paraître acérée, cachée sous des litres de fluide corporels et de dépravation. Renversant la morale bourgeoise, elle nous renvoi aux antipodes de la bienséance et de la vertu dans une luxuriance de débauche qui n’est pas sans rappeler les excès de notre société d’un côté comme de l’autre.