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9.5/10Casa HowHard - Intégrale

/ Critique - écrit par Maixent, le 29/01/2023
Notre verdict : 9.5/10 - Luxe calme et volupté (Fiche technique)

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Sybaritisme en folie

Il y a une vingtaine d’années paraissait le premier tome de la Casa HowHard, plébiscité par Moebius. Une œuvre qui s’inscrira parfaitement dans le parcours de Roberto Baldazzini. En effet, issu du monde des bandes dessinées policières aussi bien que de la publicité, du design et de l’illustration, il se tourne peu à peu vers celui de l’érotisme, excellant dans la représentation des corps féminins. CasaHoward ouvre véritablement le bal d’une œuvre qui se distingue de toutes les autres par son style reconnaissable. Des figures féminines forte au potentiel érotique sans limite verront ensuite le jour comme Chiara Rosenberg, Aura l’Orpheline ou encore Beba. D’autres, moins directement pornographique prendront aussi vie sous le trait de Baldazzini comme l’actrice Jayne Mansfield dans l’album biographique en collaboration avec Jean-Michel Dupont, Sweet Jayne Mansfield.


Angela

 

L’intégrale Casa HowHard présentée ici réunit les cinq albums de la série avec toujours la préface de Moebius, mais aussi celle de Jean-Pierre Dionnet et une postface de Bernard Joubert qui détaille le parcours éditorial de Casa HowHard. Elle offre une cohérence globale notamment au niveau de la colorimétrie (le premier tome était sorti originellement en noir et blanc), et permet de mieux appréhender cette pentalogie dans son ensemble.
Femme girafe à l'affut

 

Casa HowHard est la définition même d’une sexualité bizarre. Il faut comprendre ce terme non pas dans le jugement par rapport à une norme mais dans l’acceptation d’une déviance se différenciant des conventions. Le particularisme de Baldazzini étant d’y intégrer énormément de douceur et de liberté alors que les perversions et les bizarreries sont souvent associées à une forme de violence. Déjà, il surprend par le traitement des corps. Toutes les femmes ou presque (et il n’y a que des femmes) ont un sexe d’homme. Cependant ce ne sont pas des trans, des non binaires ou autre catégorie sociale que l’on tente de définir justement par rapport à une norme. Comme le dit Joubert, ce sont des créatures d’un autre monde avec leurs réactions propres et leurs modes de vie. En témoignent ces femmes girafes dans le tome 4, issues tout droit de la science-fiction. Se réappropriant les codes de la féminités sans les singer, ces créatures fantasmatiques évoluent dans une pureté rêvée, échangeant dans un quotidien de sitcom où le sexe est omniprésent et naturel. On y accueille ses douces amies à moitié nue, sans aucun tabou ni jugement, les fluides se répandant spontanément pour le plaisir de toutes.


Amour

 

L’amabilité de ces êtres de plaisir est d’autant plus renforcée par le trait impérial et original de Baldazzini. Ces poupées lisses s’incarnent malgré tout et même des scènes qui pourraient devenir vulgaire ou violentes comme l’utilisation de clystères ou de punitions corporelles s’inscrivent dans la bienveillance. Sans doutes les expressions y font beaucoup, comme les regards ou les sourires qui contribuent à cette atmosphère de douce mollesse. On l’avait vu dans la critique du cinquième tome qui concluait la saga mais relire l’ensemble nous plonge d’autant plus dans cet état de béatitude sereine et excitante et à la fois.

Casa HowHard est un incontournable à découvrir absolument. Un Ovni dans le monde de la bande dessinée érotique ou non aux qualités indéniables qu’il faut avoir dans sa bibliothèque.