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6.5/10Beba - Tome 2 - Red Domina

/ Critique - écrit par Maixent, le 27/01/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Babe le cochon, Beba la cochonne (Fiche technique)

Tags : baldazzini beba roberto tome livres dynamite domina

Pas la peine de se concentrer sur l'histoire, on trouve surtout de belles images alliant un sens du grotesque et de l'esthétisme.

Finalement assez peu connu en France, Baldazzini est un auteur de bandes dessinées érotiques reconnu dans son pays d’origine, l’Italie, ayant travaillé pour des magazines de renom comme Glamour et publiant régulièrement de nouvelles séries depuis une trentaine d’années.

Welcome Beba
Son style est aisément reconnaissable, traduisant un certain penchant pour le cuir, le latex et les fortes poitrines. Le dessin pour sa part est faussement cartoonesque et si l’on dénote une certaine influence de Tex Avery cela ne concerne pas la longueur des voitures mais d’autres attributs tout aussi phalliques. Les formes sont très rebondies et les lignes pures aussi bien que les expressions outrancières des personnages donnent un côté finalement assez enfantin très proche du dessin animé. Cette douceur est contrebalancée par l’absence de limites de l’auteur qui n’hésitera pas un instant à mettre son héroïne dans les situations les plus scabreuses et les plus sales. En effet, Baldazzini n’a aucun problème avec tout ce qui est défections et autres lavements peu ragoûtants mais qui participent d’une certaine idée de la sexualité ici parfaitement mise en avant. Et même si au premier abord les sévices et humiliations que subissent les personnages ne sautent pas aux yeux tant tout est exagéré et traité sur un mode badin, il ne faut pas oublier l’extrême violence de l’album.
Dans le premier opus, Beba, les 110 pipes, le scénario était des plus

Petite torture grotesque entre amies
simples. Beba, salope sans vergogne et fière de l’être décide de participer au concours de l’Ultimate Bitch, soit faire jouir 110 hommes en 1 jour. D’où une succession de plans mettant en avant Beba dans diverses positions et travaillant dur à la tâche. Le deuxième opus est beaucoup plus intéressant, non seulement grâce à la présence d’un nouveau personnage qu’est Red Domina mais aussi par l’utilisation de fréquents flash-backs qui permettent de mieux cerner le personnage de Beba. Qui plus est, malgré une violence certaine et un scénario assez simple (Beba étant sur le tournage d’un film X), on note une finesse relative de l’auteur qui n’hésite pas à insuffler un peu d’humour, comme le zozotement de Red Domina ou des sentiments parfois surprenants qui peuvent exister entre les personnages. Qui plus est, l’auteur conserve ce ton qui lui est propre, les paroles des protagonistes oscillantes entre la naïveté et la pleine conscience de leurs actes.

Beba se relaxant entre deux prises
Particularité de la série, l’utilisation de l’anthropomorphisme qui, s’il manque de finesse (les hommes ont des têtes de porcs), permet d’introduire un élément cartoonesque supplémentaire et confère plus d’humour à l’album.
Enfin, dernière particularité de l’auteur que l’on retrouve exploitée à son paroxysme dans la série Casa How Hard, les filles ont une bite et cela est tout à fait normal. Encore que dans Beba l’héroïne subisse des violences (pour son plus grand plaisir, cela va sans dire) à cause de cette différence. Le fait d’abolir les frontières de genre  donne cependant à l’album une certaine originalité et développe un érotisme diffus assez troublant.
Ainsi Baldazzini creuse un sillon qu’il est le seul à aussi bien maîtriser, regroupant en vrac SM, machines improbables, tortures, jets de spermes graphiques, humour, exagération, coprophagie ou encore bondage tout en gardant un côté gentillet et douceâtre.

Bonus : pour voir Beba danser, c'est
ici.