Delcourt : Mousquetaire T1, Détectives T5

/ Critique - écrit par plienard, le 10/02/2016

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Un point commun à ces histoires ? Elles sont parues chez Delcourt !

Mousquetaire – Tome 1 : Alexandre de Bastan – note : 7.5/10

Le prolifique scénariste Fred Duval signe une nouvelle série, prévue en quatre albums, aux éditions Delcourt. Son titre, Mousquetaire, est assez explicite pour savoir à quel genre de récit nous allons nous frotter. Ici, aucune fausse indication, c’est bel et bien une histoire de capes et d’épées avec d’Artagnan comme personnage principal (entre autres) comme il se doit.


©Delcourt édition 2016.

Le gascon va ici tenter d’étouffer une affaire d’état mettant en péril le pouvoir du roi Louis XIV. Après avoir arrêté le ministre Fouquet, il lance, sur les traces des comploteurs, deux de ses mousquetaires, Portau et le jeune Alexandre de Bastan.

S'il n’est pas évident de reprendre des icones littéraires tels que les mousquetaires et notamment D’Artagnan, Fred Duval parvient à donner à ce personnage une aura particulière loin de celle qu’on lui connaît. Le personnage apparaît plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui lui donne un peu plus de relief que celle de bon vivant qui aime boire et manger, même si cette caractéristique reste bien présente. Le célèbre mousquetaire va d’ailleurs laisser la place petit à petit dans l’album au personnage titre de ce premier album, Alexandre de Bastan (remarquez le prénom ! Un hommage à l’écrivain Dumas ?).

Florent Calvez est au dessin de ce tome. C’est un fidèle de Fred Duval puisqu’ils ont déjà collaboré sur trois tomes de JOUR J (T3, 4 et 11), et sur 7 Personnages qui se déroulait déjà à l’époque de Louis XIV. Un dessin assez dense qui n’est pas sans rappeler les 7 vies de l’épervier. Le dessinateur use des hachures à l’envie pour porter les ombres. Cela donne une aura particulière à l’album, bien dans l’ambiance du 17ieme siècle. On peut aussi féliciter son découpage et ses transitions – notamment celle dans le passé – qui se font sans acrcoches et tout naturellement.

 

Détectives – Tome 5 : Frédérick Abstraight – note : 8/10

Il est des séries qui enfilent les albums et pour lesquelles il devient difficile de renouveler ses remarques, d’autant plus quand ces remarques ne sont que des compliments. Et oui, il est toujours plus facile de critiquer que d’honorer. Et la série Détectives est de celles-là. Depuis le one_shot 7 Détectives, les albums sur chacun des personnages détectives se suivent avec une belle régularité et une belle qualité.


©Delcourt édition 2016.

On retrouve ici Frédérick Abstraight, inspecteur londonien, déchu alors qu’il a connu une certaine gloire par le passé. La faute à une enquête sur un serial-killer inaboutie. Alcoolique, drogué, dépressif, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Et lorsqu’il récupère l’enquête sur la disparition d’un proche d’une des plus grosses fortunes d’Angleterre, ce n’est pas pour le récompenser de ses excellents états de service mais plutôt pour l’éloigner le plus loin possible de la police de Londres à laquelle il fait du tord. D’autant que l’enquête n’est pas vraiment emballante. Mais il n’arrivera jamais à destination. Le train qui l’emmène se trouvant bloqué par une avalanche.

Huis clos plutôt intelligent, Herik Hanna et Julien Motteler signent une enquête britannique digne d’Agatha Christie. Le parallèle est évident et convenu mais il est inévitable. Ils réussissent surtout à nous faire suspecter chacun des personnages, tous aussi coupable plausibles les uns que les autres. Mêlant humour et enquête policière, faisant référence à un autre album de la série, Herik Hana montre que cette série n’est pas qu'une suite de one-shot comme 7 mais qu’elle tisse bel et bien des liens entre les tomes.