8.5/10Wolverine - 1988-1989

/ Critique - écrit par riffhifi, le 14/10/2007
Notre verdict : 8.5/10 - Du plomb dans le Serval (Fiche technique)

Tags : wolverine eur integrale comics tome claremont marvel

Le premier tome de l'intégrale Wolverine édité par Panini est une bonne occasion de redécouvrir que John Buscema a apporté au personnage autant que Frank Miller...

C'était le temps où Wolverine s'appelait Serval, où les titres Marvel étaient édités par Semic... C'était les années 80.
Tome 1 de l'intégrale Panini
Tome 1 de l'intégrale Panini
En 1988, Serval (bon ok, disons Wolverine pour simplifier) eut enfin droit à son magazine attitré, pour le bonheur des fans. Si l'album publié ce mois-ci par Panini entame la réédition des numéros de ce magazine, il a le bon goût de l'introduire richement à l'aide de plusieurs perles, parmi lesquelles on compte pas moins de 88 planches dessinées par l'illustre
Frank Miller. Et si la nouvelle traduction n'apporte pas grand chose (en-dehors de la conservation des noms originaux, puisqu'il y a vingt ans Roughouse devenait Baston et Bloodsport le Vampire...), l'intelligence de la compilation est une bonne occasion de découvrir, gloussements de plaisir à l'appui, que les dessins de John Buscema dans la série officielle sont encore meilleurs que ceux de Miller...

1. Réédition de la toute première apparition de Wolverine (18 pages)

Première apparence du griffu...
Première apparence du griffu...
Wolverine fait son entrée en 1972 dans la galaxie Marvel. Contrairement à une idée reçue, il n'est donc pas, loin s'en faut, un des personnages pionniers du catalogue, et il n'est pas la création de Stan Lee, pourtant papa de la majeure partie des superstars de la Maison des Idées. A vrai dire, lorsqu'il apparaît ici sous la plume de Len Wein et les pinceaux de Herb Trimpe, c'est en tant que simple adversaire de Hulk, qui foule le territoire canadien de ses gros pieds verts ; Wolverine est un agent secret surpuissant chargé de stopper le géant de jade à grands coups de tatane. La confrontation est simpliste, et Wolvie est loin d'être le personnage complexe qu'il est devenu depuis (il ne sera recruté par les X-men qu'en 1975) : l'épisode, au-delà de sa valeur historique, n'a qu'un intérêt très limité.

2. Mini-série de 1982 par Chris Claremont et Frank Miller (88 pages)

Par Frank Miller
Par Frank Miller
Il est bon de rappeler qu'avant d'être la star du comic ultra-violent à fort potentiel cinématographique (Sin city, 300), avant même d'être l'homme qui révolutionna le personnage de Batman avec son Dark Knight returns, Frank Miller était un dessinateur régulier pour Marvel ; outre son travail sur Daredevil, qui donna naissance à Elektra, on le trouve par exemple aux crayons de cette mini-série en quatre épisodes scénarisée par Chris Claremont, qui tient alors les rênes de la série X-men depuis plusieurs années, et ne les lâchera qu'en 1991.

La mini-série en question voit Logan partir à Tokyo, sur les traces de son aimée Mariko... Malheureusement pour lui, la donzelle est la fille du plus influent chef de clan local, qui a entrepris de la marier à un de ses partenaires de travail. Notre ami mutant doit affronter un adversaire plus puissant que jamais : le code d'honneur japonais... Ce sera l'occasion pour lui de confronter douloureusement sa part animale à son côté civilisé. Pas gagné.

Le cadre nippon et Frank Miller forment un couple des plus heureux : les tribulations du mutant canadien au pays du soleil levant sont un modèle de découpage technique ultra-calculé, de dessins au décor dépouillé, à la limite de l'abstraction, le tout au service d'une histoire d'amour et d'honneur incroyablement poignante. Que du bon, il serait dommage de passer à côté de cette réédition.

3. Marvel Comics Presents 1988 (80 pages)

Par John Buscema
Par John Buscema
En 1988, Marvel décide de confier à Claremont et John Buscema les commandes d'une série Wolverine mensuelle. En parallèle de cette série officielle, le même duo créa également une mini-série en 10 épisodes de 22 pages, parus sous le label « Marvel Comics Presents ». Cette histoire intitulée Au secours du Tigre fut publiée de septembre 1988 à janvier 1989, à raison de deux épisodes par mois. Si on tient compte du fait que la série officielle fut lancée en novembre 1988, on réalise que Claremont et Buscema ne chômaient pas à l'époque, d'autant plus que le premier scénarisait toujours les Uncanny X-men...
Dans Au secours du Tigre, Logan rôde à Madripoor, du côté de Saigon. Il est supposé mort, comme tous les X-men, et se fait donc violence pour conserver un profil bas. Pas facile pour lui, d'autant plus qu'il se retrouve plus ou moins obligé de prendre position contre le fourbe gangster Roche, qui règne sadiquement sur l'empire du crime local, pour protéger Tiger, une jeune fille sauvée quelques mois plus tôt par les X-men et désormais en lice pour devenir le nouveau chef de la pègre... Dit comme ça c'est compliqué, mais dans la tête de Wolvie c'est encore pire.
John Buscema affûte ses crayons pour la série régulière, et peaufine une fresque asiatique d'une énergie et d'une brutalité savoureuse. Toutefois, on sent qu'il se réserve pour le titre officiel, et le rythme court des épisodes a tendance à conférer à l'histoire un côté saccadé un peu frustrant. L'ensemble constitue clairement un amuse-bouche pour la suite.

4. Extrait de Marvel Age Annual 1988 (8 pages)

Pas grand chose à dire de ces huit pages, tracées un peu à la va-vite par un John Buscema qui se tamponne manifestement de ce remplissage et préfère occuper son temps à illustrer les vraies histoires. Il a bien raison, puisqu'il ne s'agit ici que d'un petit résumé destiné aux lecteurs qui ont perdu le fil des différentes séries mutantes de Marvel. Une curiosité, sans plus.

5. Wolverine : la série officielle entamée en novembre 1988 (110 pages)


Nous voilà dans le vif du sujet. Si cette intégrale de Panini a pour but premier de rééditer ce titre, elle n'en présente ici, faute de place, que les cinq premiers numéros. On s'en contentera, puisque les trois premiers constituent une histoire complète (Le sabre noir), et que les deux suivants présentent le duo meurtrier constitué de Roughouse et Bloodsport, un équivalent peu fréquentable et Laurel et Hardy ou Terence Hill et Bud Spencer.
L'histoire du Sabre Noir est sans doute la meilleure tranche de l'album en terme d'ambiances et de graphismes simples mais brutaux. Buscema privilégie les scènes nocturnes pour recréer les nuits glauques de Madripoor, où Logan joue les détectives privés avec une actrice américaine sympathique mais un peu larguée. Simplement surnommé Le borgne, Logan parvient à conserver un anonymat assez incompréhensible (personne d'autre sur TERRE ne porte cette coiffure ahurissante), mais on ne va pas se plaindre d'une invraisemblance qui permet de se repaître de la vision d'un Wolverine reconnaissable et hargneux, toujours privé de son costume de X-man (en fin de compte il ne le porte que très peu au cours des 300 pages et quelques du recueil) mais éternellement adepte du cigare et de la badass attitude. Long live Wolvie.


L'incroyable Hulk - 1974

#181 : L'incroyable Hulk et... Wolverine ! (And now... the Wolverine!)

Mini-série Wolverine - 1982

#1 : Wolverine (Wolverine)
#2 : Dettes et obligation (Debts and obligations)
#3 : Chaos (Loss)
#4 : Honneur (Honor)

Marvel Comics Presents Wolverine : Save the Tiger - 1988

#1 : Le bon (The good guy)
#2 : Le méchant (The bad guy!)
#3 : Les filles (The gals)
#4 : Le supplice (The Ordeal)
#5 : Evasion (The rescue)
#6 : Tout va mal (Things get bad)
#7 : De mal en pis ! (Things get worse!)
#8 : Le combat (The fight)
#9 : La confrontation (The confrontation)
#10 : La résolution (The resolution)

Marvel Age Annual - 1988

#4 : Wolverine [extrait]

Wolverine - 1988-89

#1 : A la recherche du sabre (Sword quest)
#2 : Possession vaut titre (Possession is the law)
#3 : Le sabre noir (The Black Blade)
#4 : Bloodsport (Bloodsport)
#5 : La nuit du chasseur (Hunter's moon!)