Walking Dead - 2010 - Un monde parfait
Bande Dessinée / Critique - écrit par Canette Ultra, le 18/10/2010 (Tags : dead walking tome kirkman robert comics  
Encore une fois, The Walking Dead nous surprend et nous entraîne avec plaisir dans un nouveau tome plein de surprises. Une belle suite qui augure un tome 13 encore plus détonnant.
Le nouveau Walking Dead est arrivé, et il faut avouer que nous étions impatients de connaître le sort de Rick et de sa bande. En effet, la série arrive bientôt à son dénouement et l'approche de la ville de Washington DC semble être semblable à celle de la Terre Promise. Néanmoins, ce serait méconnaître Kirkman et Adlard que de penser ce genre de choses. Les deux hommes prennent ainsi un malin plaisir à nous plonger dans une atmosphère dérangeante : celle d'un monde parfait.
Rick façon cow-boy solitaire ! Ainsi, nous apprenons très tôt la supercherie d'Eugène qui doit entre deux coups de pieds dans le ventre, avouer qu'il n'y a rien à la capitale. A peine avons-nous le temps de dire « ouf » qu'un nouveau personnage fait son apparition. Aaron se présente au groupe tout sourire et Rick montre les crocs aussitôt. Il faut comprendre le leader né du groupe : un gars qui sourit et qui a l'air sympa, ça cache quelque chose dans le monde dans lequel ils vivent. Néanmoins, Aaron ne se vexe pas et il invite nos amis dans une petite ville fortifiée aux abords de Washington. Là, il rencontre Douglas Monroe. Cet homme pourrait être le nouveau « super-méchant » de cette saga. En effet, cet ancien politicien a l'air trop gentil pour être vrai et toutes ses manœuvres semblent cacher autre chose. Rick de son côté, ne baisse pas sa garde et malgré son relooking, il met en place une stratégie pour comprendre comment fonctionne cette ville à l'apparence si normale.
La bourgade ressemble à la parfaite Amérique : une petite banlieue sympa où les enfants jouent, des femmes toutes pimpantes colportent les ragots tandis que les hommes grillent des hamburgers en buvant des bières. Le petit Carl non plus n'est pas tranquille et pour lui cette ville tente de les rendre faibles. Ainsi, les questions de la survie, des manipulations et de la répartition des tâches sont abordées. Nous ne sommes plus dans la logique nomade de survie mais dans la création d'une ville. Les relations humaines dans une telle structure nécessitent dès lors des fonctions plus établies. Ainsi, Rick retrouve son uniforme de policier et Abraham endosse le rôle de bâtisseur.
Besoin d'un coup de main ? Cet album est donc subtil puisque l'on oscille entre soulagement et terreur, paranoïa et survie. Les zombies sont même presque absents de cet épisode tant les relations humaines sont les acteurs principaux. En effet, le véritable danger semble être les autres humains plutôt que les zombies. Les non-dits et le caractère de Douglas renforcent cet état d'esprit. On peut dès lors supposer que ce Douglas devait être un sacré politicien. Le graphisme toujours monochrome a gagné en nuance de part le scénario proposé. Ainsi, l'artiste, plus que jamais, détaille les multiples expressions des personnages et il les rend alors plus complexes. Rick, Andréa et Glenn sont ceux qui parviennent le plus à jouer avec l'éventail des émotions tandis que Abraham ou Michonne vont être ceux dont le caractère va être le plus exacerbé. Ainsi, Abraham semble plus sensible et doux que jamais tandis que Michonne semble prête à éclater et à trancher tout ce qui existe.
Cet épisode est l'un des plus calmes sur le plan zombie où nous ne devons pas dépasser la centaine de morts. Mais ce que nous perdons en zombie et en peur de la mort, nous le gagnons en humains et en manipulations en tout genre. Loin des situations simples d'avant comme la prison, le Gouverneur ou les chasseurs, Douglas et ses acolytes semblent à la fois fragiles et redoutables. Le prochain épisode promet d'être explosif au vu des éléments distillés au fil de cet album et avec la conclusion de ce tome.