6/10Salvatore - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par iscarioth, le 12/07/2006
Notre verdict : 6/10 - Surestimé ? (Fiche technique)

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Critique des tomes 1 et 2 : Salvatore est peut être l'oeuvre la plus accessible dans la bibliographie de De Crécy. Elle n'en demeure pas moins typique de ce que fait l'auteur.

Nicolas De Crécy, un auteur qui s'est tant affirmé que son nom devient à lui seul une référence. Les bédéphiles, amateurs d'albums de personnalité, d'auteur, ne se posent même plus de questions à chaque nouveau projet de De Crécy. Pour comprendre cet engouement, il faut remonter à la deuxième moitié des années quatre-vingt-dix. Nicolas de Crécy et Sylvain Chomet, le père des triplettes, font équipe, pour le meilleur. Trois albums marquent les esprits : Léon la came, Laid, pauvre et malade et Priez pour nous. Une trilogie qui remporte l'Alph art à Angoulême en 1998. Arrive ensuite la confirmation en solo avec Prosopopus et surtout le récent et très admiré Période glaciaire.

Success euphorie


En 2005 est sorti Salvatore, encore une fois accueilli très positivement par la presse. Transports amoureux figure sur la quasi-totalité des listes de meilleurs albums de l'année et reçoit le prix de la BD 2005 du magazine Le Point. Salvatore, c'est un chien garagiste, qui mène son activité dans le seul but de construire une voiture assez puissante pour le conduire en Amérique du sud, là où l'attend sa délicieuse Julie, une chienne dont il est tombé éperdument amoureux. Au résumé et au feuilletage, les néophytes peuvent croire à un récit pour enfant, mais pas du tout. Le monde de Salvatore fait se côtoyer animaux et êtres humains. L'histoire est simple, mais Salvatore est loin d'être une série accessible à tous. Les deux albums auront tendance à abandonner en chemin, à décourager, les lecteurs les plus jeunes et les moins en phase avec l'humour très décalé, farfelu, faussement naïf et juvénile de De Crécy.

Superficiel ?


Techniquement, les albums sont remarquables, digne d'un auteur confirmé tel que De Crécy. Il y a tout d'abord ce trait griffonné et tremblant, qui vient briser la propreté du contenu, un monde fait d'animaux et de fantaisies. La mise en cadre, le choix des plans, est sans fautes, comme l'atteste la scène de la voiture du premier tome. Malgré les apparences, Salvatore est une série tout à fait auteuriste. Par-delà l'allure très simpliste de ce qui est conté, on croit deviner des ambitions plus grandes de la part de De Crécy. Mais, malgré quelques jeux de mots et autres subtilités, Salvatore demeure assez faible en consistance. On n'en retient rien de bien concret. Crier au génie, surtout sur cette série, parait comme étant très largement exagéré, malgré toutes les bonnes choses qui se disent sur Nicolas de Crécy.


Salvatore est peut être l'oeuvre la plus accessible dans la bibliographie de De Crécy. Elle n'en demeure pas moins typique de ce que fait l'auteur. Parfois obscures, extravagantes et poétiques, les aventures de Salvatore laisseront sur le carreau tous les lecteurs peu ouverts à ce genre de divagations poétiques.