6.5/10Les Mondes d'Aldébaran - Cycle 3 : Antarès - Épisode 2

/ Critique - écrit par riffhifi, le 05/03/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Aphrodite nous confie : « Il me hante, Arès » (Fiche technique)

Leo continue d'exploiter le filon des mondes d'Aldébaran, dont les albums se vendent toujours aussi bien. Celui-ci est le douzième volet des tribulations de Kim et Marc. Et la saga fête ses quinze ans.

En février 1994, on découvrait Aldébaran, une série de science-fiction dont l'héroïne Kim Keller avait treize ans. Aujourd'hui, la jeune fille en est à sa douzième apparition, et affiche environ 28 ans au compteur. Leo a joué une carte rarement exploitée dans le monde de la bande dessinée : les personnages qui vieillissent en temps réel. Dommage que les histoires, au contraire, aient tendance à tourner un peu en rond. Si les lecteurs hermétiques aux physionomies figées du célèbre Brésilien passeront tout simplement leur chemin, la plupart des bédéphiles occasionnels se laisseront cependant tenter par l'objet, qui trône en tête de
"Mais on vous fournit le vélo."
gondole des grands magasins aux côtés du
Petit Spirou. Une lecture rapide, mais pas vraiment à la hauteur des premiers cycles.

Après Aldébaran et Bételgeuse, direction Antarès. Kim Keller a retrouvé son namoureux Marc, et le couple est accompagné de la baroudeuse Alexa (plus de 140 ans au compteur) et de la jeune Maï Lan. La plus jeune du groupe est Lynn, le bébé de Kim, qui suscite déjà beaucoup d'attention du haut de ses deux ans ; normal, elle est à moitié extra-terrestre (chut, faut pas le dire) et possède des yeux de lézard. Vous aussi, vous avez l'impression de tomber sur une redif' de la série V ?

Arrivée à l'âge adulte, désormais maman et réunie avec le beau Marc, Kim semble s'embarquer dans l'aventure d'Antarès en traînant la patte. A l'instar de l'auteur Leo ? S'il semble exagéré de qualifier les deux premiers albums de mous, on ne peut pas dire que les scénarios brillent par leur originalité. Ce deuxième volet est lui-même divisé en deux parties : le voyage interstellaire et la découverte de la planète. La première s'avère tendue, grâce à sa situation de conflit entre les personnages et le commandement, borné et soumis aux préceptes d'une religion rigide ; cette tension se manifeste également à travers certains passagers suspicieux ou agressifs, dont la présence nous permet de comprendre qu'un voyage interstellaire doit être mille fois pire qu'un périple en car avec la belle-famille de votre cousin (ceux qui ne vous aiment pas à cause de vos choix vestimentaires). La section consacrée au premier contact avec la faune de la planète rappelle forcément les albums précédents : le bestiaire reste inventif, mais l'effet de surprise finit par s'éroder, de la même façon que les bestioles d'un Ben si, quand même : une framboise volante pas mûre
Ben si, quand même :
une framboise volante pas mûre
Miyazaki finissent par toutes se ressembler au bout d'un moment. Il ne reste plus qu'à se satisfaire de quelques péripéties un peu décousues, dont on peine à savoir vers quelle thématique elles dirigent ce nouveau cycle. Nouveau ? Il touche quasiment à sa moitié, et semble n'être pas encore entré dans le vif du sujet. Les dialogues, quant à eux, sont occasionnellement assez faibles, voire franchement maladroits (« Quoi ?! Il y a des violeurs parmi les passagers ?! »).

Leo cache peut-être son jeu, mais on peut aussi supposer que ses Mondes d'Aldébaran ne continuent leur périple que pour satisfaire les attentes du public, tandis que ses envies personnelles se seraient déplacées vers ses projets plus récents comme Kenya ou Terres lointaines, dont le premier tome paraît ce mois-ci. Mais qui sait si Kim Keller ne s'apprête pas à connaître son aventure la plus déroutante ?...