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5.5/10Mara - Tome 1 - La folie lucide

/ Critique - écrit par Maixent, le 19/02/2011
Notre verdict : 5.5/10 - Sherlock Mara (Fiche technique)

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De bonnes trouvailles dans le fond plus que dans la forme mais rien de vraiment transcendant malgré une héroïne attachante et complexe. En attendant la suite.

Mara et Giacomo vivent une relation libre et complice. Elle est romancière, écrivant des livres sulfureux mêlant enquêtes criminelles et érotisme, lui est conseiller financier. Mais lorsqu’ils se rendent en week-end dans un château gothique et isolé, invités par l’employeur de Giacomo, la fiction devient réalité. Confrontée à une galerie de personnages sortis tout droit d’un roman d’Agatha Christie, Mara s’improvise en Hercule Poirot sexy pour élucider les mystérieuses disparitions qui ne manquent pas d’arriver dans cette atmosphère lugubre et fantastique où pèsent des secrets de famille honteux.

Une course gracieuse
Il est aisé de faire un parallèle avec la littérature policière et fantastique de la fin du siècle dernier. On pensera au Chien des Baskerville de Conan Doyle ou encore au Tour d’Ecrou d’Henry James qui a connu un renouveau depuis l’adaptation libre de Alejandro Amenàbar au cinéma sous le nom de
Les Autres. On est vraiment plongé dans cet univers oppressant, avec une violence sourde et des faux-semblants ayant pour but de surprendre le lecteur, mêlant avec finesse fantastique angoissant et violence sordide bien réelle.

La différence notable est évidemment l’érotisme et le modernisme. L’action est transposée au XXIe siècle, en Italie, ce qui permet une plus grande liberté de ton et d’action sans s’encombrer de convenances victoriennes. Mara mènera son enquête tout en gardant son esprit libertin, soit en ayant des relations avec quasiment tous les occupants du château et ce malgré l’apparition d’un fantôme qui lui donnera les indices nécessaires pour résoudre le mystère.

Mara se pose comme un ange de justice, devenant une héroïne de ses romans. À la fois juge et bourreau, elle n’hésite pas à tuer pour punir les coupables qui sont bien sûr ceux qui paraissent les plus vertueux.

Malgré le concept intéressant, l’histoire ne prend pas. La relation originale
Les écrivains toutes des perverses
qu’entretiennent Mara et Giacomo est mise de côté dans toute la partie centrale du récit, reléguant Giacomo au simple rang de spectateur, sans doute afin de laisser le champ libre aux agissements de Mara. Les sentiments des personnages sont mal calibrés, tantôt ils éprouvent une colère injustifiée, tantôt ils ne tressaillent pas devant un cadavre. On n’arrive pas vraiment à s’intéresser au dénouement de l’enquête et l’on s’attache plus à la personnalité riche et détaillée de l’héroïne. En fait, le récit, au lieu de servir ce personnage, le noie dans un flot de rebondissements et une succession d’aventures sexuelles au détriment des subtilités qu’il aurait pu offrir.
Le dessin quant à lui manque de fluidité, on a l’impression de voir le travail de Jacques Martin sur Alix, ce qui est franchement opposé à une idée de l’érotisme.  On perçoit un réel travail et une application extrême, mais qui fige le récit la plupart du temps.
Donc quelques moments de grâce dans le récit et de bonnes trouvailles scénaristiques et dans le caractère des personnages mais un ouvrage qui ne brille pas par son originalité et dont on peut sincèrement douter de la pérennité.