Ken Games - Tome 3 - Ciseaux
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 22/01/2011 (Tags : tome games ken jose livres robledo marcial
L'école espagnole est encore à l'honneur avec le duo Robredo - Toledano qui termine le triptyque Ken games. Au final, on ne connaît jamais assez bien ses amis.
Derrière son métier d’écrivain de romans pour enfants, Anne Parilau a un second métier : tueuse à gages. Elle travaille pour le syndicat qui va lui proposer de faciliter la victoire de son poulain, Rashid Coligny. Mais, ce match de boxe entre poids lourds oppose Rashid à un ami d’Anne, Pierre. Quant à TJ, il reste introuvable après qu’il ait découvert le « passe-temps »d’Anne qui lui a refusé de devenir sa femme.
DR.Troisième album du triptyque Ken Games, Ciseaux fait donc suite aux albums Pierre et Feuille. Si les deux premiers albums tiraient leur titre du personnage central, Pierre étant le prénom du personnage boxeur/mathématicien, Feuille se rapportant au nom de TJ, le rapport entre Ciseaux et Anne ne saute pas aux yeux. Le titre n’est pas seulement un jeu de mot complétant et se rapportant au jeu de cours d’école « Pierre, Feuille, Ciseaux », il annonce aussi pourquoi et comment Anne va devenir tueuse à gages et se faire appeler « Ciseaux ». Cet album est donc l’album de la révélation sur ciseaux mais traite aussi de façon très homogène des deux autres personnages du trio d’amis. Il y a Pierre qui prépare son combat contre son ami Rashid, et TJ qui découvre la vérité sur la femme qu’il aime mais aussi sur son ami Pierre.
L’école espagnole de la bande dessinée nous offre encore ici, une belle palette de son dynamisme et de sa qualité. José Robledo et Marcial Toledano, respectivement au scénario et au dessin, nous montre que Raule et Roger Ibanez (Jazz Maynard) et Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido (Blacksad) ne sont pas seuls à nous gratifier d’une belle série, captivante et élégante.
DR.Le scénario est tout d’abord cohérent et bien structuré. Les retournements de situation, les révélations s’enchaînent sans à-coup. Les références à Nikita sont explicites avec Anne Parilau comme prénom d’héroïne et l’histoire d’une jeune femme éduquée à tuer sur commande. On notera aussi l’hommage à Paul Newman, en dédicace par les auteurs et les nombreuses apparitions télévisuelles de l’acteur dans les cases de Marcial Toledano. Et les portraits sont très réussis. Ajoutez à cela, un découpage très efficace et hétérogène qui donne beaucoup d’énergie à la narration. Car si les couleurs sont un peu tristes, le mélange des grandes cases et de plus petites, de case pleine page ou de bande de dessin sur deux pages, ou encore de cases trapézoïdales amènent du mouvement et empêchent la lassitude.
Il est réconfortant de voir que la bande dessinée n’est pas l’apanage d’un ou deux pays. En tout cas, la ligne claire franco-belge peut se féliciter de compter parmi ses rangs des auteurs espagnols pleins de talent. A quand la dénomination franco-belgo-espagnole ?