6/10La Geste des Chevaliers Dragons - Tome 10 - Vers la lumière

/ Critique - écrit par athanagor, le 10/06/2010
Notre verdict : 6/10 - Geste de travers (Fiche technique)

Dixième album de la saga, cet opus nous raconte une bien étrange et surprenante histoire au regard de ce à quoi nous a habitué le thème principal.

Pris malgré eux dans un combat aérien entre des voiles rouges et un gros dragon plein d'écailles, les survivants du crash d'un vaisseau
de transport se retrouvent coincés dans un désert inhospitalier, baigné par le Veill. Parmi eux, on compte des civils et des chevaliers dragons, aux personnalités et motivations différentes, ce dont se foutra éperdument la guilde de marchands esclavagistes passant par là. Pour eux, tout ça c'est de la marchandise, et le marché n'attend pas.

C'est une assez étrange histoire que celle-ci, du moins quand on la replace dans le contexte de la saga. Bizarrement on a l'impression de sortir du propos car ce qui se passe ici n'entre pas réellement dans le cadre des missions des chevaliers. Le dragon est déjà mort quand l'essentielle de l'intrigue se met en place et on suit ce qui se passe, certes avec de l'intérêt, mais avec tout de même une pointe de doute. On pourrait en effet objecter que le cadre posé par la désignation « Geste » n'interdise nullement ce genre d'aventure. Et on aurait tendance à donner raison à cela, si on ne sentait pas avoir déjà vu ce qu'on nous y présente. L'intérêt de raconter ici cette histoire est de mettre en avant le fait que, toute préparée et choisie que sont les chevaliers, destinées à dérouiller du lézard géant, elles n'en restent pas moins, et pour la plupart, des jeunes filles inexpérimentées, impressionnables et fragiles. Ce point de vue est très bien amené dans cet ouvrage, mais on a tout de même l'impression de l'avoir déjà croisé à plusieurs reprises dans les opus précédents. On est donc un peu étonné de cette intrigue et même, on se demande si la présence du dragon était bien nécessaire.

Ceci étant dit, reste une BD dont la qualité d'écriture est indéniable. ANGE délivrent des dialogues superbement écrits, et l'introduction,
passé le petit laïus sur l'apparition des dragons, est véritablement remarquable. A eux seuls, ANGE tiennent le lecteur dans une ambiance oppressante, de circonstance pour un crash de vaisseau dans le désert. Malheureusement, cette ambiance, il ne faudra pas compter sur Guiton pour la sublimer. Son dessin, malgré une véritable qualité graphique, laisse une impression générale d'inachevé, comme si le story-board avait été directement colorisé, et l'impression d'immobilisme qui en ressort est décevante. Pire, le positionnement de certaines bulles est très maladroit et empêche de comprendre l'enchaînement de certains dialogues, faussant alors la spontanéité des passages. Loin d'être affreux le dessin, confronté à l'ensemble du scénario, laisse donc une impression générale en demi-teinte, impression qui s'orientera encore un peu plus vers le côté négatif, au moment de la conclusion de l'album qu'on ne comprend pas très bien.