Gallimard en Janvier : Les légendes de la Garde et Kräkaendraggon

/ Critique - écrit par plienard, le 07/02/2014

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Venez découvrir deux bons albums sortis en janvier chez Gallimard.

En janvier, les éditions Gallimard nous ont proposé ces deux BD.


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Les légendes de la Garde – note : 8/10


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Après les fêtes de Noël vient le moment des étrennes. Qu’allez-vous faire de tout cet argent offert par vos parents, grands-parents, oncles et tantes ? Les déposer à la banque pour qu’elle puisse spéculer avec ? Ce n’est pas très malin. C’est un coup à ne rien récupérer. Les offrir à une association caritative ? C’est noble, bravo ! Moi, vous vous en doutez, je pencherais plutôt pour une BD. Ce n’est pas aussi noble que l’association mais tan pis ! Et je vous propose un album plutôt original, par son éditeur, son format, son récit.

L’éditeur en question n’est forcément celui à qui on pense quand on parle de bande dessinée. Gallimard est pourtant un des éditeurs important du métier et nous avons l’occasion à maintes reprises de vous présenter leurs différentes sorties.

En 220*220, Le format carré et ses 200 pages de ce comics pourraient faire peur et paraître iconoclaste dans une bédéthèque.

Le récit est l’œuvre d’un américain, David Petersen, qui a déjà reçu 4 Eisner Awards entre 2008 et 2011 pour son univers de Mouse Guard (titre original). Les légendes de la Garde (titre français), est peut-être un  titre qui ne vous est pas inconnu si vous êtes un habitué de notre site. Deux volumes sont déjà parus aux éditions Gallimard, Automne 1152 et Hiver 1152, et le second a fait l’objet d’une critique sur le site (ici). Ce troisième volume, La hache noire, est la quête fondatrice des deux albums précédents. Un univers à la Tolkien avec des souris !

La Garde est une sorte d’armée qui protège le monde médiéval des souris. Ce monde a d’ailleurs une légende, la Hache noire qui procure l’immortalité pour son possesseur, mais l’oblige à la solitude. Cette arme est transmise par un descendant de son créateur à une souris digne de la posséder. On va découvrir une partie de cette légende dans ce troisième opus.

C’est beau, c’est émouvant, c’est grisant, ce conte est pour les enfants comme pour les grands. Un bel univers à découvrir à tout prix.

 

Kräkaendraggon – note : 8/10


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La révolution selon Mathieu Sapin (Paulette Comète) et Lewis Trondheim (Ralph Azham) est en route. La faute à la crise qui oblige le gouvernement à repenser totalement le programme scolaire et orienter ses chères têtes blondes dans la direction de l’industrie porteuse : les jeux vidéos. Nos enfants liront donc Tolkien en français, apprendront les probabilités en mathématique, s’initieront au langage elfique, étudieront les monstres en SVT (Science de la Vie et de la Terre) et feront du paint-ball en sport. C’est peu dire que le programme emballe les jeunes (mais pas tous !) au contraire des professeurs qui vont vite être dépassés. Pourtant les problèmes d’ado restent bien présents dès qu’il s’agit des relations garçons-filles.

Drôle et satirique, cet album est une nouvelle collaboration du duo Sapin-Trondheim après Atelier mastodonte, Boule de neige, MKM-Mega-Krav-Maga. Outre l’énorme idée d’un nouveau programme scolaire, ils en profitent pour tirer à vue sur l’éducation nationale et les politiques. La première est bourrée de gens dépassés par leur société et la seconde ne contient que des gens arrivistes et préoccupés par leur image. Heureusement les jeunes sont là et apportent une bonne dose de réalisme. Bourrée de clichés cette bande dessinée est à envoyer à nos hommes politiques avant les élections !