8/10Blake et Mortimer - Tome 20 - La malédiction des trente deniers tome 2 : La porte d'Orphée

/ Critique - écrit par plienard, le 25/11/2010
Notre verdict : 8/10 - Suspense jusqu'à la fin ? (Fiche technique)

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Seconde partie de la Malédiction des trente deniers, où l'on se pose la question de savoir si Blake, Mortimer ou Olrik va réussir à échapper à la mort. Non, je déconne ! J'ai juste envie de l'avoir et de le lire.

Abandonné en plein milieu de la méditerranée, Mortimer commence à perdre courage quand un hydravion s'approche. C'est son fameux ami Blake qui passait par là avec une équipe de la CIA et du MI6 pour une opération ultrasecrète et ultra-interdite. Et comme le hasard fait bien les choses, leurs objectifs concordent : Blake chasse van Stahl qui a libéré Olrik, et Mortimer veut retrouver les deniers de Judas convoités par Van Stahl.


Si on se demande quelles sont les différences entre une série comme Tintin ou Spirou et Blake et Mortimer, plusieurs réponses peuvent être données. On parlera de la plus importante à mon sens : le scénario. Les deux premières séries ont toujours eu des scénarii différents d'un album à l'autre, alors que pour Blake et Mortimer, une trame générale et toujours identique est présente. Vous savez toujours que le méchant sera Olrik (ou en tout cas, il fera partie des méchants). Vous savez aussi que si Mortimer est à la recherche du morceau manquant au vase de Soissons (je vous rappelle que le vase a été cassé en l'an 486 par un guerrier de Clovis), Olrik est aussi à sa recherche pour lui permettre de devenir le maître du monde ou au pire son bras droit, et que les services secrets de sa gracieuse majesté dirigé par Blake sont à la recherche du coupable (Olrik, pas celui qui a cassé le vase !). Bref, un peu de dérision pour montrer le tour de force des auteurs qui ont repris cette série et qui sont contraints de suivre quelques codes immuables. Pourtant, la série continue de plaire et d'avoir du succès. Et on est, moi le premier, ravi de savoir quand un nouveau Blake et Mortimer va sortir et toujours curieux de voir comment le trio de personnages va s'en sortir. On s'énerve cependant à voir Olrik vouloir discuter avec ses adversaires pour expliquer qu'il va les tuer. On n'est donc jamais vraiment étonné de le voir échouer, de même qu'on n'est jamais étonné de le voir s'échapper. C'est quelquefois irritant mais on ne s'en lasse pas. Le mérite en revient aux auteurs précédents et actuels qui ont su garder notre intérêt par des scénarii mélangeant Histoire, fantastique, ou encore ésotérisme.
Et si la flamme est restée allumée grâce aux scénaristes, elle l'est aussi grâce aux dessinateurs qui ont su garder toute l'identité du trait d'Edgar P. Jacobs. Et après la disparition malheureuse de René Sterne au cours de l'album précédent, c'est ici Antoine Aubin qui remplit très bien son rôle. Il a su garder en tout cas tout l'esprit de ce qu'on pourrait appeler le style de l'école Hergé. A ce titre, on pourra trouver de nombreuses concordances entre les aventures de Tintin et cette histoire (tant dans le scénario que dans les cases, Coke en stock) : Tintin et le lac aux requins avec le sous-marin, les côtes méditerranéennes, le type des personnages, Les sept boules de cristal avec la scène dans le train, Le crabe aux pinces d'or pour le canot abandonné au milieu de la mer etc. Si je continue les parallèles, la fin ressemble beaucoup à
Indiana Jones et la dernière croisade.

Voici donc un album classique de Blake et Mortimer où la fin est convenue et habituelle, mais que les fans et les collectionneurs se voudront d'avoir.