LE LOMBARD : L’avocat T1, Bagdad INC

/ Critique - écrit par plienard, le 23/10/2015

La collection Troisième vague du Lombard nous a proposé pour le mois de Septembre une nouvelle série et un one-shot.

L’Avocat – Tome 1 : Jeux de loi – note : 7/10

Cette nouvelle série est co-écrite par Laurent Galandon et Frank Giroud et dessinée par Frédéric Volante et comme son titre peut l’indiquer elle va suivre un avocat, de son vrai nom, Léopold Sully-Darmon, surnommé aussi LSD.


©Le Lombard édition 2015.

Ce maître du barreau, d’origine camerounaise par son père a une particularité, celui de défendre en particulier les « gens du peuple ». Les sujets à polémique ne lui font pas peur et il n’est pas rare qu’il fasse l’actualité ce qui ne lui déplait pas. Le voile, l’intégrisme religieux, les sans-papiers et maintenant une irakienne accusée de crime contre l’humanité. Personnage intègre, il a cependant quelquechose à cacher.

Ce premier tome réussit d’emblée à nous accrocher. Avec une sorte de justicier blanc qui n’est pas forcément celui qu’il paraît être, le lecteur découvre rapidement la complexité du personnage. Doué d’un certain charisme, LSD ne laisse pas insensible les femmes de même que le lecteur.

Le trait de Frédéric Volante est au niveau de l’intrigue des scénaristes. Un trait réaliste et minutieux qui n’est pas sans rappeler celui de Philippe Francq, notamment dans la représentation des femmes dont Branka qui rappelle Silky Song.

Cet album est un début prometteur avec des personnages et des intrigues fouillés.

 

 

Bagdad INC – note : 7.5/10

Thomas Legrain et Stephen Desberg, deux noms que l’on retrouve fréquemment dans la collection Troisième vague du Lombard. Si le premier signe les dessins de Sisco, le second n’est pas un inconnu avec I.R.$, I.R.$ Team et All Watcher. Ils s’associent pour démarrer, peut-être, une nouvelle branche de la collection, à savoir le one-shot.


©Le Lombard édition 2015.

Le récit se déroule à Bagdad, en pleine seconde guerre d’Irak. Une juge avocate attachée aux tribunaux militaire, Charlène Van Evera, y est envoyée pour enquêter sur un meurtre qui pourrait envenimer la situation, si tant est que cela soit possible. Un arabe a été retrouvé mort, le bras découpé et recouvert d’injures. Charlène va être accompagnée d’un garde-chiourme du nom de Jackson Baynes et va tenter de trouver le coupable parmi 250 000 suspects !

Si vous doutez de la crédibilité des informations dans une bande dessinée et notamment de celles de Stephen Desberg, je vous invite tout d’abord à découvrir sa série I.R.$ Team – 4 tomes parus entre juin 2013 et mai 2015 – sur les manigances dans le football, et à la confronter en parallèle aux scandales actuels de la FIFA pour comprendre que l’auteur s’est particulièrement bien documenté et qu’il en a fait une série presque d’anticipation. Dans l’album qui nous intéresse cette fois, il est question d’un tueur en série, mais c’est surtout l’environnement dans lequel évoluent les personnages qui sont intéressants. On découvre un Irak désœuvré, livré en pâture aux commerciaux américains en tout genre, et surtout une guerre donnée aux mercenaires en tout genre, qui n’ont aucun compte à rendre.

Dans cet univers de ville détruite, Thomas Legrain nous montre qu’il n’est pas seulement à l’aise dans les décors urbains classiques, il a aussi une certaine aisance dans les villes détruites et dans la mise en scène. Quelques bémols, cependant, concernant la gestuelle des personnages qui ont tendance à toujours avoir la tête penchée et le personnage de Charlène qui ressemble à s’y méprendre à Sisco en fille. Rien de bien méchant, surtout pour ceux qui ne connaissent pas la série (ils ratent quelque chose d’ailleurs).

Un très bon one-shot de la part de 2 auteurs confirmés de la troisième vague.