7.5/10Barracuda - Tome 2 - Cicatrices

/ Critique - écrit par plienard, le 22/11/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Pirates sans fin (Fiche technique)

Tags : tome barracuda jeremy jean livres maria dufaux

Le thème de la piraterie est le terreau de nombreux fantasmes et histoires toutes les plus extraordinaires les unes que les autres. Jean Dufaux s’en est rendu compte et l’utilise à merveille. Quant à Jérémy, le dessinateur, il est au rendez-vous pour en mettre plein la vue.

Jean Dufaux et Jérémy nous ont livré au mois d’Octobre 2011, Cicatrices, le second tome de leur série Barracuda. Avec, en couverture, le personnage de Morkam, pirate impressionnant dans son allure avec le visage entaillé d’une profonde cicatrice et dont l’apparence vestimentaire fait penser à un vautour. On pressent que des blessures du passé vont se régler dans cet album. Rappelons que la couverture du tome 1, faisait aussi la part belle à un autre pirate, Black dog, le père de Raffy.


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Si les superbes couvertures sont des invitations aux voyages et aux grandes batailles, les auteurs nous trompent (intentionnellement ?). L’aventure va rester cantonnée dans l’île de Puerto Blanco et les grandes batailles se résumeront à la vengeance de Morkam et l’humiliation quotidienne de Ferrango par sa femme Maria. Cet album est une déception, alors ? Pas vraiment.

Premièrement, l’écriture de Jean Dufaux (plus de 150 titres dont Giacomo C, Les complaintes des landes perdues ...) reste d’une qualité rare. Au lieu de récupérer le thème à la mode de la piraterie, il l’utilise et s’en sert comme d’un décor, pour justifier les réactions ou les comportements de ses personnages. Le lecteur prend donc du plaisir à être étonné. Ses personnages, aussi, sont loin d’être conventionnels et vont nous surprendre. Passons outre le traitement que Maria inflige à Ferrango qui passe d’esclavagiste cruel dans le tome 1 à amoureux transi et pathétique dans le tome 2. L’explication donnée se tient, mais très légèrement. Le plus étonnant sont les relations « contre-nature » entre Emilio et Mister Flynn.
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Sujet rarement évoqué dans la bande dessinée et encore moins dans ce genre d’histoire, leurs justifications apparaissent, en tout cas, plus convaincantes.

Deuxièmement, le dessin de Jérémy rend un incroyable service au scénario en démarrant sur une pleine page de l’intérieur d’un chœur d’une église. La volonté est de nous en mettre plein la vue, et c’est réussi. Et on retrouve, dans le trait de Jérémy, celui des complaintes des landes perdues (Tome 5 et 6), réaliste et précis. Ses couleurs alternent entre le chaud et le froid. Les remarques sur le faciès reconnaissable d’acteurs connus ne sont, ici, plus d’actualité. L’artiste a su se démarquer et la série y gagne en autonomie.

Prévu en trois tomes à l’origine, cette série va finalement déborder un peu. La richesse des personnages vont permettre aux auteurs de nous emmener dans d’autres histoires sympathiques. On s’en réjouit.


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