Barracuda - Tome 1 - Esclaves
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 13/11/2010 (Tags : barracuda tome dufaux jeremy esclaves jean dargaud
Trois enfants pour trois albums pour la première histoire de pirates de Jean Dufaux. Cela vaut le coup de s'arrêter sur l'île de Puerto Blanco et de suivre les bassesses, les trahisons d'une caste sans scrupules.
Black dog et ses pirates abordent un vaisseau espagnol. La consigne est simple : pas de quartier sauf pour les femmes dont ils pourront tirer un bon prix. Dona Del Scuebo, sa fille Maria vont donc pouvoir sauver leur vie, mais pas le jeune Emilio. Elle décide donc de le grimer en fille pour lui donner une chance. Il s'appellera Emilia. Les pirates finissent par prendre les commandes du bateau. Mis au duel par Raffy, le fils de Black dog, le commandant de La Loya sauve sa vie et est mis à l'eau à bord d'une barque. Après avoir récupéré toutes les richesses du galion espagnol, le bateau pirate se dirige vers l'île de Puerto Blanco.
Il n'a pas déjà joué dans un film ?Nouvelle série du prolifique Jean Dufaux, dont l'œuvre compte plus de 150 titres, dont Rapaces, Murena, Giacomo C, Niklos Koda, Djinn, il n'avait pour ainsi dire pas encore tenté les histoires de pirates. C'est maintenant chose faite, avec Barracuda. Mais il a voulu, comme il l'explique si bien dans la préface du livre, faire une histoire de pirates différente de toutes celles que l'on a déjà vues ou lues. Et pour cela, quoi de plus original que de traiter l'histoire (prévue en trois tomes) par le biais de trois enfants, Raffy, Maria et Emilio (Emilia) et surtout de les cantonner sur une île, celle de Puerto Blanco. Et si effectivement, l'histoire n'a rien à voir avec le long John Silver de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray (pour ne citer que cet album), elle n'arrive cependant pas à passer l'écueil de Pirates des caraïbes comme Jean Dufaux l'aurait voulu. Et cela est dû essentiellement dans le physique et le graphisme des personnages.
Jérémy est le dessinateur de cet album. Coloriste sur la série Murena à partir du tome 5, ainsi que la complainte des landes perdues (autre série de Dufaux), il signe ici sa première bande dessinée. Et on ne peut que saluer l'artiste. Tout est fait à l'aquarelle de façon précise et réaliste. Les couleurs sont impeccables (on n'en attendait pas moins du coloriste de Murena !). Mais le tout manque de mouvement. Même si chaque case ressemble à un superbe tableau de maître, la bande dessinée a ceci d'originale que l'association de cases donne du mouvement à une histoire et au personnage.
Or ici, on a parfois l'impression que les personnages posent littéralement. Concernant les personnages, on ne peut que malheureusement (pour J. Dufaux) les comparer à certains héros de films. On reconnaîtra évidemment Errol Flynn jouant le rôle de Mr ... Flynn, eh oui, pourquoi s'embêter ? Ça s'est le clin d'œil du scénariste et du dessinateur à une de leur idole. Par contre, si la volonté de s'éloigner du triptyque Pirates des caraïbes était voulu par le scénariste, le dessinateur a, lui, consciemment ou inconsciemment, repris certains physiques notamment Raffy qui ressemble fort à Jack Sparrow jeune, ou encore Black Dog qui ressemble à Keith Richards.
Malgré ces quelques détails, on prendra du plaisir à découvrir cette bande dessinée. Je trouve cependant que cela manque d'épopée maritime, mais c'est voulu par le scénariste. On se demandera aussi pourquoi appeler cette série barracuda, du nom du bateau, sachant que les trois albums vont se dérouler sur une île. Mais tout prendra peut-être un sens dans les prochains albums. A suivre.