3/10Yoko Tsuno - Tome 26 - Le maléfice de l'améthyste

/ Critique - écrit par plienard, le 16/11/2012
Notre verdict : 3/10 - Gare au Leloup ! (Fiche technique)

Tags : tome yoko tsuno leloup emilia amethyste dupuis

Yoko Tsuno est de retour après deux ans d’absence. On la retrouve avec son amie Émilia, en Russie, à bord du Tsar, un avion d’un nouveau genre qui va les emmener jusqu’à leur cottage écossais. Le vol se passe sans encombre et à leur arrivée, un notaire les attend. En effet, l’arrière-grand-tante d’Émilia lui lègue sa maison. Mais derrière cet héritage se cache un mystère de famille que les deux jeunes femmes vont se faire un plaisir de régler.


Merci pour les explications.
Ce 26ème album commence plutôt mal pour le lecteur. Une longueur de six pages – le temps du voyage de la Russie jusqu’en Ecosse – où toutes les commandes de navigation vont nous être explicitées (fréquence cryptée... dans trois minutes, le point zéro .... transpondeur coupé ... cap 264 ... vitesse 275 kt ... passe en vol magnétique). On a le droit à un long exposé technique et pseudo-scientifique sur le tsar, cet avion nouvelle génération, sorti tout droit de l’imagination de l’auteur Roger Leloup.

Intéressant, cela aurait pu l’être si cela avait un quelconque intérêt pour le reste de l’histoire. Mais cela n’en a aucune, d’autant plus que l’avion finit rangé dans un hangar. Cette longueur de six pages est aussi agrémentée de quelques plaisanteries, ou de quelques situations en vue de prouver au lecteur qu’il y a une certaine complicité amicale entre Yoko et Émilia. Mais cela n’a aucun effet, bien au contraire. Les réflexions entre les deux femmes passent plutôt pour  des piques de filles jalouses et aigries.

Passé ce lourd moment, l’intrigue peut donc se mettre en place. Yoko et Émilia vont devoir voyager dans le temps – jusqu’en 1934 – pour apporter des médicaments à l’arrière-grand-tante de cette dernière, victime d’une tuberculose.

Le jeu avec l’espace-temps peut procurer des situations intéressantes si elles étaient utilisées. Mais l’omniscience de Yoko empêche tout jeu de ce point de vue et pourrait provoquer l’énervement pour le lecteur. Les rapports des autres personnages entre eux – qui sont censés être de la même famille pour la plupart – semblent à chaque fois conflictuels et l’acceptation des gens de 1934 devant la réalité de la situation est pratiquement consternante : « vous venez du futur ? Donc ce fou de Sir Malcolm Hendry a réussit ». Et ça s’arrêtera là pour l’étude des comportements ! Nous avons ensuite ces terroristes russes d’opérettes qui sont tellement mauvais que je préfère ne pas en parler.

Pourtant Roger Leloup joue avec le temps avec efficacité. Son scénario se tient et les événements du futur ne dérangent en rien les événements du passé. Il retombe bien sur ses pattes, c’est indéniable. Mais cela manque de panache. Ajoutez à cela des dialogues affligeants, à la limite du supportable et vous comprendrez que cette histoire est à oublier très vite, même pour les fans de la série.


DR.