Ted Bundy
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 06/02/2010 (Tags : bundy ted killer tueur rule victimes series
Nouvel opus retraçant le parcours criminel d'un monstre qui, comme nombre de ses collègues, a suscité un engouement et une fascination propre au siècle qui les a vus naître.
Dans la famille des tueurs en série que développe Soleil dans la collection Serial Killer, nous avons droit ce coup-ci au master beau gosse / fils
de bonne famille / gendre idéal. Ted Bundy a réussi à sévir sur le territoire des Etats-Unis pendant plusieurs années, à la faveur d'un seul et unique stratagème : le déménagement. Il a pu ainsi, en changeant régulièrement d'Etat, brouiller sa piste, bénéficiant du manque de communication patent entre les différents services de police d'un Etat à un autre. Un second élément l'a rendu difficile à coincer et terriblement efficace dans son "office" : sa bonne tête et sa bonne éducation, qui lui permirent d'occuper des postes jusqu'au sein du ministère de la justice.
C'est un ouvrage assez plat que celui-ci, qu'on ne saura conseiller qu'à ceux qui n'ont jamais entendu parler du bonhomme et voudraient savoir ce qu'il a fait. Et encore, l'exhaustif n'y est pas la règle, mais bien mal à propos celui qui insisterait lourdement sur un tel défaut concernant une BD.
Pour tous ceux qui ont un tant soit peu d'intérêt morbide, ou sont simplement curieux, à l'égard des serial killers et qui sont, à n'en pas douter, la vraie cible de cette collection, il faudra conseiller de passer son chemin. En effet, tous les lecteurs potentiels qui se retrouvent dans cette définition auront, de par cet intérêt particulier, déjà lu une somme d'articles et de livres suffisamment importante pour relayer cet ouvrage au rang des préfaces.
La seule proposition de cette BD est une relation froide et creuse des évènements qui ont émaillé l'activité du monsieur. Cette suite d'évènements est mise en scène comme le serait un flash-back, dans le cadre ici d'un cours de profiling du FBI. En clair, on est dans l'amphi, et le prof qui a rencontré Bundy raconte son histoire, en partie pour analyser son profil, mais surtout pour
pointer du doigt les erreurs administratives qui lui facilitèrent la vie. Puis, on s'arrêtera là pour le travail scénaristique, le reste ne faisant que présenter des moments choisis de la carrière de Bundy, dans un ordre strictement chronologique.
Coup dans l'eau très loin du porte-avion, l'ouvrage ne cherche à aucun moment l'introspection. L'album se borne à relater des faits et à les présenter avec de la couleur, ne s'autorisant jamais ne serait-ce qu'un léger glissement vers l'imaginaire ou l'interprétation personnelle de l'auteur. On n'y trouve pas non plus de spéculation, ni sur l'état d'esprit du tueur, ou sur celui des enquêteurs ou des victimes, ni de considération sur les fondements de cette société qui, croyant fermement qu'un bel homme à la peau blanche roulant en Volkswagen est sûrement un policier parce qu'il le dit, a fait la moitié du boulot de Bundy. On est dans le bête constat qui donne la fâcheuse impression que les auteurs auraient sûrement pu employer leur temps et leurs talents d'une autre façon que cette illustration de revue de presse, que tout le monde a déjà lu.