7/10Supermurgeman - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par iscarioth, le 11/06/2005
Notre verdict : 7/10 - Complètement barré ! (Fiche technique)

Tags : supermurgeman tome sapin mathieu livre dargaud pages

Critique des tomes 1 et 2 : Adeptes de l'humour potache et nonsensique, ruez-vous sur Supermurgeman, vous n'aurez certainement pas à le regretter.

Fou ? Non, trop léger. Déjanté ? Ce n'est pas encore assez fort. Complètement barré ? Bon, faute de trouver mieux, on va s'accorder là-dessus. Supermurgeman, c'est complètement dingue, totalement délirant. « C'est le grand n'importe quoi à coeur joie » a-t-on pu lire dans Libération à propos du premier tome. C'est chez les Requins Marteaux, en 2002, qu'est sorti le tout premier album de Supermurgeman. En 2004, Poisson Pilote, la collection de Dargaud très appréciée des bédéphiles pour avoir sorti de l'ombre bien des auteurs indépendants, reprend à charge le projet de Mathieu Sapin. Et depuis, deux albums du grand blond à slip rouge sont sortis : La loi de la jungle et La menace communiste.

L'univers

Supermurgeman est un grand gaillard doté d'un pouvoir bien spécial : après avoir ingurgité une bonne bière, il est capable de la vomir sur ses ennemis, agonisants alors sous une épaisse couche de liquide acidulé. Le super héros règne en maître sur une île où se côtoient un sheriff, un village indigène et un immense building peuplé d'hommes d'affaire crapuleux. L'humour est totalement nonsensique. Des personnages entrent théâtralement dans l'histoire, en ressortent tout aussi brutalement. Le rire est gras, potache : Supermurgeman comprend tout de travers, le déroulement de l'histoire est totalement imprévisible. Evidemment, c'est le genre d'humour auquel il faut pouvoir accrocher. Quarante-huit pages de délire perpétuel, c'est plus difficile à digérer qu'il n'y parait.

Un deuxième album plus abouti

La loi de la jungle, dont l'intrigue s'articule essentiellement dans le but de nous présenter tous les personnages de l'île, est peut-être un peu trop lourd. La Menace Communiste est nettement mieux réussi, notamment dans les thèmes traités. La loi de la jungle ne faisait qu'effleurer des thèmes comme la malbouffe, la mondialisation et la télé réalité. Avec la menace communiste, Mathieu Sapin met en scène un microcosme dans lequel s'affrontent avec manipulation et calcul les deux grandes idéologies fondamentalement antagonistes : le communisme et le capitalisme. Les impertinentes références aux grands noms du socialisme (Marx, Guevara, Mao) sont fleuves. De plus, dans sa forme même, La Menace communiste est bien mieux organisée que La loi de la jungle. Le second album, divisé en sous parties, propose des interludes déjantés et possède un scénario mieux huilé, insistant moins lourdement sur la présentation des personnages en présence.

Le dessin de Sapin, quant à lui, se situe à mi-chemin entre la ligne claire et l'influence (ô combien répandue) de Blain. Le trait de Sapin s'est adouci depuis l'époque des Requins Marteaux et a perdu beaucoup de sa vitalité et de sa singularité.


Adeptes de l'humour potache et nonsensique, ruez-vous sur Supermurgeman, vous n'aurez certainement pas à le regretter.