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5/10Scandales

/ Critique - écrit par Maixent, le 06/12/2012
Notre verdict : 5/10 - Une école très privée (Fiche technique)

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On  a plus souvent pris l’habitude de petites historiettes de la part de Manunta, que ce soit Les 5 sens d’Eros, Souvenirs de Jeunesse ou Quand Cupidon s’emmêle. En effet, outre Giunchiglia qui raconte des aventures délicieusement friponnes sur un fond d’héroïc-fantasy, ce sont surtout les histoires courtes qui ont fait le succès de l’auteur.

Or, nous nous trouvons ici face à un one-shot de 48 pages et force est
A bonne école
d’avouer que cela manque d’efficacité sur la longueur. En effet, l’histoire s’étire dans des intrigues qui ne semblent que prétexte et finalement peu intéressantes pour le lecteur. Alors que l’on devrait être embarqué par l’histoire de ce mystérieux jeune homme intégrant le prestigieux Institut Albert Windsor, réservé à l’élite et non pas aux gens d’extraction modeste et encore moins à un orphelin, on décroche très vite, sans doute à cause du manque d’empathie que ce dernier dégage.  Malgré un rythme soutenu et des scènes réussies, il est difficile de tenir sur la longueur et il eût été sans doute préférable de raccourcir le propos. Manunta s’enferme dans son récit, comme s’il ne maîtrisait pas totalement ses personnages qui décident eux-mêmes de leur progression. Contraint de suivre le déroulement de son histoire, il n’en est plus que l’exécutant, plus occupé à donner une cohérence narrative qu’à y insuffler une part artistique.  Chaque scène prise indépendamment est en soit une réussite mais c’est l’enchaînement et le suivi qui plombent la lecture au point que l’on puisse au final refermer le livre sans regret tandis que le feuilleter et tomber sur certains passages est un réel plaisir.
Vengeance

Ainsi la violence sous-jacente de ce pensionnat de bonne réputation tenu par des religieuses est parfaitement rendue.  Nous nous trouvons plongés dans le monde du Maître des Illusions ou un roman de Brett Easton Elis, avec une jeunesse au dessus des lois de par le pouvoir de l’argent et où la manipulation et le secret règnent en maîtres absolus. On ressent une tension qui s’essouffle certes très vite mais parvient à monter très haut en seulement quelques cases. Il n’y a qu’à voir lorsque la garce de service décide de piéger l’un de ses camarades en lui faisant passer une nuit, photos à l’appui, avec un transsexuel ou encore lorsqu’elle aguiche le héros de manière à le ridiculiser et à le rabaisser.

Les scènes de sexe et de violence sont d’ailleurs très bien rendues,
Valentina
notamment grâce aux talents de  dessinateur de Manunta. Son style de création à l’ancienne (Crayon, encre et pinceau sur Canson), lui permettent de conserver une certaine douceur dans le trait qui bien loin d’amoindrir, augmente au contraire l’aspect violent et pervers des scènes mises en avant. De même que les planches maintiennent  une cohérence notamment grâce au bleu des uniformes qui confère une harmonie comme le traitement des décors ou la carnation des personnages. On retrouvera aussi un très beau personnage du nom de Valentina, rappelant celle de Crepax dont la beauté n’a rien à envier à son caractère frondeur mais malheureusement peu exploité, l’auteur préférant se cantonner à cette peste de Vic qui, malgré le fait qu'elle soit le personnage principale n’apporte pas grand-chose à l’intrigue, sorte de caricature blonde faussement ingénue rappelant la prestation de Sarah Michelle Gellar dans Cruel Intention.

L’auteur a sans doute choisi un sujet trop classique qui l’enferme dans des contraintes stylistiques. Noyé par son intrigue et les ressorts obligatoires qui en découlent, on y perd de la spontanéité et malgré toute sa maîtrise et les nombreux atouts de l’album, on en ressort si ce n’est pas déçu, du moins dans l’expectative de quelque chose de mieux, ce qui a déjà été prouvé par ailleurs.