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9.5/10Les 5 sens d'Eros

/ Critique - écrit par Maixent, le 19/02/2009
Notre verdict : 9.5/10 - 5 sens et plus (Fiche technique)

Il y a dans cette bande dessinée absolument tout ce que l'on attend d'une BD érotique. Qualité du dessin, du scénario, émulsion des sens, etc. A lire absolument.

Le titre est légèrement mensonger pour notre plus grand plaisir. Il n’y a pas cinq histoires dans cet album mais neuf, et si Eros est présent dans l’ensemble de l’album, il n’apparaît en chair et en os que dans une seule.
En effet, Tabou a repris une partie de ces histoires déjà parues chez Vents d’Ouest dans les années 90, mais en y ajoutant sept inédites. En ressort une collection de trois albums à paraître prochainement.

Boucle d'or et Papa ours
Boucle d'or et Papa ours
Le style du dessinateur est très original, on dirait presque fait pour l’illustration de livres pour enfants, se caractérisant par une grande douceur du trait et une représentation presque candide même dans les situations les plus hard. Au-delà d’un réel plaisir visuel, les historiettes sont originales  et offrent une vision de la sexualité très douce, sans aucune perversion.
Le premier des sens abordés est celui de l’odorat (et non pas « l’ororat », mais on pardonnera la faute de frappe dans le titre). Un jeune homme vivant entouré d’une myriade de sœurs oriente sa sexualité vers le "reniflage" de petites culottes jusqu’à ce que sa perversion devienne vocation et qu’il ouvre une laverie qui le rend parfaitement heureux.
Le toucher est matérialisé par une jeune fille qui aime autant sa fourrure que celle de son casimir en peluche avec lequel elle partage des moments d’intimité très troublants, allant même à vivre les yeux masqués pour assouvir sa passion.
L’ouïe est plus violente, quittant le registre des fins heureuses, mais conservant sa douceur jusque dans la mort, l’héroïne se suicide lorsque la musique se tait, laissant place à un silence assourdissant qu’elle ne peut supporter.
Dans les deux dernières historiettes de la série, on suit un voyeur et une jeune femme qui ne se déplace jamais sans sa tétine multi-usages.Naissance d'une addiction
Naissance d'une addiction

Les autres histoires sont très différentes et ne manquent pas d’un certain humour. On peut y voir les Déesses de la mythologie accumulant les gaffes pour ressusciter Eros, une belle jeune femme un peu trop ronde suivant une cure d’amaigrissement à base de miel (attention tout de même à ne pas avaler à chaque fois) et d’autres histoires d’une surprenante originalité.

Cela faisait longtemps qu’il ne m’était pas arrivé de tomber sur une bande dessinée alliant si bien érotisme, douceur, qualité du dessin et scénarii originaux. Un album qui se distingue des classiques de notre société, contre la domination de l’image pornographico-vulgaire-publicitaire omniprésente et nous rapproche de la douceur d’aimer, même dans ce que l’on appelle la perversion, qui n’est sommes toute qu’une déviance bien inoffensive, du moins sous le regard de Giuseppe Manunta. Une véritable réussite qui ravira aussi bien les amateurs que les néophytes en matière de bande dessinée érotique.