5/10Rumble - Tome 1 - La couleur des ténèbres

/ Critique - écrit par Maixent, le 11/06/2016
Notre verdict : 5/10 - L'épouvantail de l'enfer (Fiche technique)

Tags : comics tome rumble arcudi john harren james

Un véritable travail de qualité pour un album riche et dense parfois difficile à appréhender

Rumble appartient à ce genre entre Hellboy en particulier et les mangas horrifiques en général. Du fantastique, des monstres bien sûr, mais aussi de l'humour et une histoire prête à partir dans tous les sens. 


Il ne faut pas chercher des noises à l'épouvantail

 

La quatrième de couverture annonce la couleur, Rumble, "c'est l'histoire d'un épouvantail qui rentre dans un bar et qui plonge une ville américaine moderne dans un conflit mythique et plurimillénaire." Tout commence dans un rade avec un barman aussi miteux que son bar. Les clients sont rares et le seul squatteur est un vieux black à casquette sorti tout droit du bayou. On sort de l’ambiance Délivrance avec l’arrivée du Dieu-épouvantail qui, de son épée digne de celle de Panther Lily  dans Fairy Tail tranche le bras du client qui aura maintenant du mal à lever le coude. Bobby le barman rentre chez lui non sans voir combattu des démons dégueulasses et suintants et se retrouve embarqué avec son colloc dans une histoire qui le dépasse. Pendant ce temps là Monsieur Bilbad, le chat, est possédé et grossi jusqu’à l’explosion et Lerna l’hydre a été occise. Tout ce petit monde s’oppose dans des combats grandioses et ensanglantés autour de l’épouvantail, grand guerrier devant l’éternel à la recherche de son corps.

On retrouve un aspect délirant dans Rumble assez proche de celui du Goon d’Eric Powell, aussi bien graphiquement qu’au niveau narratif. Et comme pour le Goon, la compréhension au début est assez hardue. On est balancé dans ce monde sans préliminaires comme Alice jetée à pleine vitesse de l’autre côté du miroir et il est difficile de prendre ses marques. Certains seront ravis de s’avaler cette pilule d’ecstasy sans réfléchir mais pour ceux qui ne sont habitués qu’au Doliprane, ça peut être un peu violent et perturbant. Il est à noter que le scénariste à travailler sur The Mask, ce qui peut donner une idée du niveau de folie du truc. The Mask étant une bande dessinée ultra violente à la base, même si le film en a fait un produit beaucoup plus edulcoré. 
Bonjour chaton

 

Le dessin est tout aussi barré avec des couleurs très flashy et de grands coups d’épée qui traversent les cases pour s’écraser sur les gueules défoncées de monstres en tous genres. Les scènes de combat sont assez spectaculaires, surtout avec cette galerie de personnages graphiquement très réussis. On se croirait parfois dans La Moria en train de revivre des combats épiques. Mais avec cette ambiance zombie Nouvelles Orléans, crocodiles séchés et gri-gri aux fenêtres.

Au final c’est un univers assez étrange mais maîtrisé. Le problème étant que pour un non initié, c’est un peu compliqué de rentrer dedans. Emmener un comptable dans une rave party sans le prévenir ça peut être déroutant. Pour ceux qui en ont l’habitude c’est une grosse soirée, pour les autres, on vous aura prévenu.