Résistances - Tome 1 - L'appel
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 13/07/2010 (Tags : tome livres sonia resistances derrien appel christophe
Trois personnages, trois destins qui vont se croiser, s'unir, se séparer pendant l'invasion allemande. Ce sont des histoires d'hommes et de femmes qui doivent un jour faire un choix.
Louis voit passer une jolie brune dans la rue. Ni une, ni deux, il engage la conversation. Elle s'appelle Sonia. Où va-t-elle ? Elle tente de fuir Paris. Nous sommes en Juin 1940, et les allemands arrivent. Louis lui propose alors de filer en Bretagne. Il a une voiture, il peut l'emmener. Elle s'empresse d'accepter. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle avait déjà un homme dans sa vie et qu'il va venir avec eux. Il s'appelle André.
Etrangement, cet album fleure bon l'ancien temps, avec ces jolies filles parisiennes, les jeunes garçons qui les draguent, Paris et la campagne sous le soleil. Bref, un joli mois de juin. Sauf que ce mois de juin va changer la vie de tous les personnages. André décide de rejoindre De Gaulle à Londres, Sonia qui ne veut pas le suivre va retourner à Paris et Louis part à Bordeaux.
Le sujet n'est pas nouveau : la seconde guerre mondiale, la résistance, les juifs. Il a déjà été maintes fois traité de façon plus ou moins heureuse. Ici, la volonté de réalisme est affichée. Claude Plumail, le dessinateur, dira dans le dossier de presse « on ne peut pas se permettre d'être fantasque ». Quant à Jean-Christophe Derrien, que certains connaissent avec Miss Endicott (2 tomes) ou encore Time Twins, a décidé de faire de la bande dessinée historique. Forts de ces préceptes, les auteurs nous livrent une petite histoire dans la grande Histoire. Un récit de français anonymes qui vont entrer dans la résistance par conviction, par choix ou par amour. Trois personnages incarnant différents visages de la Résistance - d'où le « pluriel » du titre !
Le dessin qui se veut réaliste, comme on l'a dit plus haut, n'est pas esthétisant. On est loin des jolies filles à la Jean-Pierre Gibrat. Chaque personnage incarne un français moyen avec ses blessures, son histoire personnelle. Ainsi le dessinateur s'est inspiré de personnages existant pour créer ses héros et notamment la chanteuse Yaël Naïm pour les traits de Sonia.
Au final, on a une bande dessinée de mise en place. L'utilisation d'un système de « flash-forward » permet de donner de l'intérêt à l'intrigue. On espère cependant un peu plus de péripéties dans les prochains tomes, ce que semble laisser entrevoir la fin.