7.5/10Ravermoon - Tome 1 - La promesse des flammes

/ Critique - écrit par athanagor, le 07/08/2010
Notre verdict : 7.5/10 - Le don du fiel (Fiche technique)

Tags : cordurie sylvain ravermoon tome manga livres livre

Dans un passé médiéval et magique, perdu dans un pays imaginaire, cette enquête aux allures de jeu de rôle retient assez bien l'attention grâce à quelques points originaux.

Un peu refroidi par une couverture pas jolie-jolie, malgré son emphase stylistique, on entre dans cet ouvrage sans avoir vraiment envie d'y croire. Mais une première bonne nouvelle apparaît : l'illustrateur de la couverture, s'il s'agit bien du même qui s'occupe de l'intérieur, s'est décoincé la crampe entre cette dernière (la couverture pas la crampe, sinon ça ne veut rien dire) et la page 3, et s'applique à
fournir un dessin sérieux mais fluide, même si pas très original, qui ne laisse pas de satisfaire le lecteur qui n'a pas de temps à perdre. Seconde bonne nouvelle : c'est Elodie Jacquemoire qui se colle à la couleur. Nous pouvons donc avancer en toute confiance.

Ouvrant l'ouvrage sur un flash-back neigeux et martial, Cordurié amorce une histoire dont seuls quelques éléments fondateurs nous sont révélés, mais toujours nimbés d'une aura de mystère et de non-dit qui, loin de fatiguer, poussent à s'interroger. « Qui c'est ? D'où ça vient ? Qu'est-ce que c'était ? » seront alors les phrases galopant dans l'esprit du lecteur qui, tout bien considéré, a un peu plus de temps que prévu.

La belle alchimie proposée par les trois auteurs se résout avec bonheur dans ce premier tome, ouverture d'une histoire apparemment complexe et, pour l'instant, bien et clairement menée, où des complots politiques ourdis sous le couvert de sombres intérêts prennent forme dans
un fond magique et médiéval, qui s'avèrerait pénible s'il n'était pas servi par une belle imagination. En effet, les complots dans les châteaux forts, à base de magie bizarre, on y a eu plus que droit ces derniers temps, et surtout chez Soleil, dont on finirait par croire que les locaux ressemblent à des douves. Ici pourtant, à défaut de proposer un trait neuf, Pilipovic, sûrement en accord avec Cordurié, propose un esthétisme d'ensemble rafraîchi par les différents angles de vue, les mises en scène et les mises en situation, dans lesquels les inventions autour des architectures et des paysages prennent une vraie dimension.

Ainsi, sans révolutionner le genre par son fond, les auteurs posent tout du moins leur propre patte sur la forme, et ce suffisamment fort pour encourager la lecture de planche en planche, poussant ainsi à prendre en considération une histoire dont les quelques particularités finiront par plaire et donner envie de poursuivre.