8/10L'Or de France - Tome 1 - La croisière de l'Émile Bertin

/ Critique - écrit par plienard, le 24/06/2011
Notre verdict : 8/10 - La ruée vers l’or de France (Fiche technique)

Dans cet album, on suit le parcours rocambolesque de l’or de la France, convoité aussi bien par la pègre que les allemands, mais aussi par les alliés. L’historien Denis Lefebvre, le nouveau venu (au Lombard) Jean-Pierre Pécau et le dessinateur Tibery sont aux manettes de cette bonne bande dessinée prévue en deux tomes.

Juin 1940, la France est en pleine débandade. Il faut sauver tout ce que l’on peut et notamment l’or. Un convoi exceptionnel va emmener l’or qui reste – plus de 200 tonnes ! – à Brest pour un embarquement à bord du croiseur Émile Bertin, véritable lévrier des mers. Mais un tel convoi ne passe pas inaperçu et attise la convoitise de la pègre, de l’ennemi allemand mais aussi de ceux qui se disent nos alliés.


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Il est des histoires dans la grande Histoire que le quidam ne connaît pas, et dont il ne s’imagine, peut-être, même pas l’existence. C’est un peu ce qui arrive avec ce récit (prévu en deux tomes) et reprenant les faits réels du sauvetage de l’or français après la débâcle de 1940. Qui aurait pensé que lors du départ de toutes les forces françaises, il a été aussi question d’empêcher les allemands de prendre possession de l’or français ? C’est ce que raconte cet album écrit par Jean-Pierre Pécau et Denis Lefebvre – historien de formation et auteur d’un essai sur le sujet  qui paraîtra en Septembre 2011 – et dessiné par Tibery. Jean-Pierre Pécau est un nouveau venu dans la maison Lombard, mais est connu depuis un moment comme étant l’auteur chez Delcourt des séries comme l’Histoire secrète ou encore
Jour J, c’est dire s’il sait utiliser les cadres historiques pour inventer de nouvelles histoires. Tibéry le dessinateur, originaire de l’ex-yougoslavie, a travaillé pour les jeux vidéo avant de se diriger vers la bande dessinée. Il a à son actif le culte des ténébres (chez Nuclea), la trilogie l’empire de la raison (chez Zenda) et Uchronies – New Harlem (Chez Glénat).

Assez didactique, l’intrigue se suit facilement, dans un contexte historique chargé. Les forces en présence – alliées, allemandes, pègre – s’identifient aisément et au milieu de quelques personnages récurrents, le personnage principal est bel et bien l’or. La montée inexorable de la tension est palpable. Chaque partie ourdit son scénario pour récupérer le trésor.


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Le dessin est classique et malgré quelques expressions de visages figées et des décors et scènes ratées – le retour du marin Raymond par la fenêtre de la caserne, ou le mobilier de la cabine du commandant – le tout reste agréable. La mise en page est, elle, bien maîtrisée et on y voit la volonté de son auteur de faire plaisir à son lecteur, notamment en ce qui concerne les navires et les scènes de mer. Les couleurs de Kattrin sont, elles, impeccables.

Le sujet intéressant et jamais traité, ainsi que la couleur fait oublier certaines aberrations du dessin. L’intrigue est en tout cas bien maîtrisée et s’exprime clairement au travers du dessin. On est en tout cas curieux de connaître la suite des aventures de l’or de France.