4/10Mémoire d'Abraham - Tome 2 - Arsinoé est morte

/ Critique - écrit par plienard, le 16/03/2011
Notre verdict : 4/10 - Album de famille dessiné (Fiche technique)

Tags : abraham memoire arsinoe tome online morte morvan

Le deuxième album de l’adaptation du roman de Marek Halter, La mémoire d’Abraham, est une déception. Il n’intéressera que le romancier concerné par sa famille. Il ne manque que l’image d’un bébé, posant pour la photo, les fesses à l’air et ce sera le pompon.

On attendait avec une certaine impatience le second tome de La mémoire d’Abraham. Adaptation par Jean David Morvan, Frédérique Voulizé et Yann Le Gal du roman éponyme et best-seller de Mark Halter, le premier tome Les chemins de l’exil ne nous avait pas déçu, sans aller jusqu’à l’excitation. Cette fois, l’enthousiasme est un peu retombé. Sans vouloir dénigrer le travail fait, qui est loin d’être évident on en convient, on comprend mal l’intérêt d’un tel album.

Car, heureusement, l’album est plutôt bien dessiné, mais il ressemble plus à un album de photo de famille de Marek Halter qu’à un récit. On s’attarde de temps en temps sur un membre de la famille, forcément un scribe, et on nous présente sa femme, les conditions d’une rencontre, ses enfants. Souvent cela correspond aussi à un événement de l’Histoire et toujours un événement tragique qui a forcé les ancêtres de Marek Halter à émigrer.

Alors pourquoi le titre Arsinoé est morte ? Car il faut bien le dire, le lecteur s’attend à un récit un peu plus long que cinq pages sur le sujet pour un album en comportant 48. Tout simplement, il est difficile de titrer un album qui n’a d’autre but que de présenter les membres d’une famille. Et ça risque d’être long car on n’en est qu’à l’an 400 après Jésus-Christ ! Il nous reste 1600 ans à nous coltiner ! Ça fait frémir.

On essaie de nous vendre aussi que l’ (ou les) albums(s) sont une vaste fresque de l’Histoire et de l’histoire du peuple juif en particulier. C’est vrai, il y a un côté didactique mais qui n’est pas loin de ressembler à un journal télévisé. En ce sens que tout ce qui se passe d’historique, ce ne sont que malheur, guerre extermination d’une communauté (juive la plupart du temps) par une autre. Un peu comme si on résumait l’histoire de la France à une succession de mariages des rois et à des guerres. Je grossis un peu le trait, mais il y a une forte redondance des événements ce qui finit par être un petit peu chi... D’autant plus, qu’ils ne sont jamais approfondis.

Les points positifs viennent des dessinateurs. Si Xavier Besse pour le dessin historique vient remplacer Ersel qui a officié sur le premier tome, on ne peut pas dire que cela est eu un impact positif ou négatif. Steven Dupré s’occupe toujours de la partie contemporaine représentant Marek Halter, et Xavier Besse nous propose un découpage très énergique et des transitions plutôt bien réussies, ce qui permet de passer de l’an 310 après Jésus-Christ à l’an 430 après Jésus-Christ en une case et sans être choqué. Un petit exploit.

Un best-seller adapté par une star de la bande dessinée, cela peut-il donner une série incontournable du neuvième art ? Il semblerait que non. Limite soporifique, ce second tome tient son intérêt dans le dessin et notamment la couverture signée Rosinski. C’est un peu léger.