7/10La mémoire d'Abraham - Tome 1 - Les chemins de l'exil

/ Critique - écrit par plienard, le 25/10/2010
Notre verdict : 7/10 - Saga familiale (Fiche technique)

Jean-David Morvan se fend d'une adaptation du roman de Marek Halter, la mémoire d'Abraham. Associé à d'autres artistes tels que Rosinsky, Yann Le Gal ou encore Ersel, l'album est une réussite.

Le scribe Abraham vit à Jérusalem avec sa femme Judith et ses deux enfants Gamliel et Elie. Lors de l'attaque romaine de la ville en 70 après JC, ils décident de se réfugier à Alexandrie où ils sont accueillis par la diaspora juive. A sa mort, Abraham lègue un rouleau retraçant son histoire et par extension l'histoire des juifs. Ses fils auront le devoir de compléter et de transmettre cet héritage.


Fan inconditionnel de Jean-David Morvan depuis que j'ai découvert sa série Troll (6 albums, série terminée) et Sillage (13 albums, série en cours), j'étais curieux de voir comment le scénariste de bande dessinée parviendrait à adapter le roman de Marek Halter, vendu à plus de cinq millions d'exemplaires. Comment s'approprier cet univers qui relate l'histoire personnelle et familiale de Marek Halter ? Pour être honnête, je n'ai pas lu le roman, et il va m'être donc difficile de répondre à mon interrogation en comparant les deux œuvres. Je me baserai donc sur mon ressenti et la bienveillance naturelle que j'ai pour le scénariste. Il faut noter qu'il a été supervisé par Marek Halter lui-même et secondé par Frédérique Voulizé et Yann Le Gal (Zorn et Dirna). Et en cela, on peut penser que l'histoire n'a pas été dénaturée. On suit l'histoire de cette famille dont l'existence est intimement liée à l'histoire des juifs.


Au dessin, un triptyque atypique est associé. Rosinski a signé la couverture. Ersel, lui a dessiné l'album en dehors des parties contemporaines mettant en scène Marek Halter, lui-même, et faites par Steven Dupré. Si la différence entre la couverture et le dessin de l'album est très visible, les dessins de Ersel et Dupré n'ont pas de différences choquantes. Les époques sont différentes mais les graphismes se rejoignent. Il est plutôt bien vu d'avoir changé le dessinateur pour la couverture. Déjà parce que c'est Rosinski, mais aussi parce qu'il réussit à indiquer le côté universel de cette histoire. Ce n'est pas seulement l'histoire des aïeuls de Marek Halter, c'est aussi un témoignage (romancé tout de même) sur une époque, sur un peuple. Et inversement, dans le dessin de Ersel, on ressent le récit comme celui d'une famille et c'est aussi cela qui nous intéresse. On ne cherche pas à connaître toutes les injustices reçues par le peuple juif (même si on les ressent), mais bien à suivre cette famille dans ses combats. On passera outre la faute d'orthographe (page 38) qui fait un peu tâche avec ‘le destruction'.

Les auteurs ont associé leur talent pour nous proposer une bonne bande dessinée dont on attend la suite.