8.5/10Mayday - Tome 1 - Air Danger

/ Critique - écrit par athanagor, le 03/07/2009
Notre verdict : 8.5/10 - Les boîtes noires (Fiche technique)

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Premier album en solo et belle réussite. D'un abord un peu technique, cet ouvrage s'avère être très bon pour qui sait faire preuve de patience.

Quel drôle de réveil que celui-ci ! Azad Mikoyan, copilote pour la compagnie Panax, reprend conscience sur un des fauteuils de son appareil, et à vrai dire, en ce moment, ce n'est pas vraiment sa place. L'appareil, qui vient à peine de passer la verticale de Carthagène, pique vers le sol colombien et, comble de l'horreur, les passagers sont en train d'agoniser. Malgré tout ses efforts pour reprendre ses esprits et n'ayant qu'un seul but en tête, rejoindre le cockpit, Azad ne parviendra pas à faire quoi que se soit. Considérant cela, être le seul rescapé du crash ne lui apparaît pas comme un miracle. Pétri de culpabilité, il ne parvient pas à se souvenir de l'enchaînement funeste qui guida la tragédie. Impossible en plus de compter sur la boîte noire. Celle-ci a disparu, emportée par les guérilleros qui infestent la région forestière dans laquelle l'avion s'est écrasé. Pourtant les accusations vont bon train, et il ne fait aucun doute, pour l'opinion, qu'il s'agit là du problème des avions poubelles. Ces derniers temps, quelques avions vétustes de compagnies aériennes plus intéressées par le profit que par la sécurité, se sont écrasés. Toutefois, il faut noter pour celui-ci, comme un effet d'une justice Tête à queue
Tête à queue
situations incongrus, on est tant et si bien embarqué que l'on s'astreint à adopter le point de vue et l'état d'esprit d'Azad, dont la perte de mémoire fait écho à la disparition de la boîte noire. Et c'est avec une surprise égale à la sienne que l'on découvre la fin de l'ouvrage. En effet, l'enchaînement des situations parvient à un tel degré que l'on ne se préoccupe plus de l'amorce de l'histoire, et tout le tempo descendant qui ponctue la suite des événements suffit à donner une impression d'aboutissement propre à contenter le lecteur, trop heureux de pouvoir souffler. C'est donc avec étonnement que l'on assiste au twist de la fin, qui nous rappelle qu'il s'agit d'un tome 1, alors que c'est dans une disposition d'esprit de one-shot qu'on avait fini par s'installer. Et cette fin, rappelant l'intrigue à notre bon souvenir, réveille une pensée perdue dans le feu de l'action vers le milieu de l'ouvrage : que s'est-il donc passé dans cet avion ? Question alors d'une importance énorme, multipliée par la culpabilité de l'oubli.

Excellente surprise que ce premier ouvrage, malgré l'opacité du propos technique de départ. L'auteur arrive à donner une véritable importance à son intrigue en installant avec talent un certain mystère. Evidemment, c'est à pieds joints que l'on sautera sur le tome 2.