Marvel Zombies - 2007 - Evil dead
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 28/04/2008 (Tags : marvel zombies dead evil comics tome darkness
Bruce Campbell vient botter des culs de super-héros-morts-vivants : une variante un peu improbable de Marvel Zombies, un concept qui risque de vite lasser s'il n'a pour seule capacité d'expansion que le crossover...
Marvel Zombies, c'est un concept rigolo gratifié de son propre magazine (mais pas d'un magazine propre) à partir de 2006. La première histoire, scénarisée par Robert ‘Walking Dead' Kirkman, était un gros moment de jouissance pour le fan de zombies et de personnages Marvel. Mais comment renouveler une histoire dans laquelle le monde entier tourne au bain de sang cannibale mené par les super-héros du catalogue ? La réponse vient d'un partenariat avec Dynamite Entertainment : on va ajouter à la tambouille le personnage de Ash, héros de la trilogie cinématographique Evil Dead interprété à l'écran par le débonnaire Bruce Campbell. Tout le monde l'aime, il est arrogant et simplet, il porte une tronçonneuse et un fusil à double canon, et sa lutte sans fin contre le Nécronomicon lui fournit une raison de se mélanger à l'univers de Marvel Zombies.
Ash ne sait pas lireEn apparence, du moins.
Parce que Ash, rigolo en diable dans les films de Sam Raimi, fait un piètre héros de papier quand on se contente de lui faire débiter en boucle les mêmes âneries que dans L'armée des ténèbres : même le fanboy invétéré a ses limites, et peut se lasser de voir le héros constamment désigné sous le nom de ‘Ashley J. Williams', son arme sans arrêt appelée un ‘boomstick' (ce qui n'a aucun intérêt sorti du contexte du film) et les mimiques de Bruce Campbell copiées avec application par des dessinateurs laborieux qui en perdent l'énergie nécessaire à ce type de récit. Un récit qui fait pourtant des efforts pour que le crossover fonctionne : dans un monde pas encore contaminé (il faut comprendre que la notion d'univers parallèles permet aux auteurs de s'amuser à l'infini avec la destruction du monde), Ash passe d'abord pour un crétin au lieu des Vengeurs, il sympathise avec le bourrinos Punisher, se met en quête du Dr Strange pour trouver le Nécronomicon... Pourtant, l'ensemble fait un peu forcé, surtout au cours des deux premiers épisodes qui peinent à établir le décor. Dans les suivants, John Layman a suffisamment installé les bases pour pouvoir rigoler un peu plus (voir cette intervention cocasse d'un groupe appelé NextWave qui n'a rien à faire là, ou celle du toujours incongru Howard le Canard). Pourtant, la nécessité constante de faire coller la logique de Ash à celle de Marvel rend l'ensemble plutôt pesant, et l'humour gore qui plane sur l'ensemble ne suffit pas à prendre un aussi gros pied que dans la première intrigue du titre. On peut
Canar m'a tuersupposer tout simplement que la joie de voir Spider-man ou Captain America en zombie n'a qu'un temps, et qu'il est préférable d'arrêter les meilleures choses dès lors qu'on en a tiré le jus. Même verdict pour le personnage de Ash, qui ne sera jamais aussi culte que dans son incarnation cinématographique de 1993. On se consolera avec les couvertures toujours superbes qui parodient les classiques de Marvel en les zombifiant et en y insérant cette fois le personnage de Ash de façon inattendue...
Pourtant, incorrigibles optimistes, les lecteurs espèrent encore beaucoup du Marvel Zombies 2 qui reste à venir, scénarisé à nouveau par Robert Kirkman, qui met en scène des univers parallèles (pratique, on vous dit !) mais pas de Ash (ouf).