Marvel Zombies - 2007-2008 - Le goût de la mort
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 12/10/2008 (Tags : marvel zombies tome comics univers heros man
Le concept commence à trouver ses limites, mais le scénario parvient à se renouveler suffisamment pour maintenir l'intérêt. Et le super-héroïsme version ‘humour gore' garde un attrait indéniable.
Après avoir remporté un franc succès avec leur mini-série Marvel Zombies de 2006, le scénariste Robert Kirkman et le dessinateur Sean Phillips ont concocté une suite aux aventures nihilistes de leurs super-héros morts-vivants. Entre-temps, le concept a fait un écart pour un crossover faible impliquant Ash, le héros de Evil Dead. C'est la raison pour laquelle ce Marvel Zombies 2 est édité sous le label de tome 3 ce mois-ci. Bien que constituant une vraie suite à La famine, ce Goût de la mort en laisse un petit dans la bouche. Un petit goût. De mort. Mais petit, hein.
Deux parties composent ce recueil : la première, appelée Dead days en version originale, est parue en juillet 2007 aux USA et se situe chronologiquement avant les évènements du premier Marvel Zombies : on y apprend les origines de la crise, et on découvre que Tony Stark et Red Richards ont bossé sur un remède avant d'être eux-mêmes gagnés par la zombification. La deuxième partie est la mini-série Marvel Zombies 2, en cinq épisodes, qui relate le retour sur Terre des héros-zombies partis dans l'espace à la fin du premier volet. Après avoir becqueté tout ce qui vit
dans l'univers (en quarante ans, ce qui reste une performance honorable), ils décident de revenir au bercail pour picorer les quelques survivants parqués au Wakanda sous la protection du très vieux T'Challa...
Après la débauche de gore jouissive et puissante que contenait le premier volume, on doutait que Kirkman puisse offrir une suite qui marque autant les esprits. De fait, les exactions cannibales de zombie-Wolverine, zombie-Hulk et leurs potes ont un air de déjà-vu indéniable, aggravé par le dessin de Phillips qu'on sent un chouia lassé de dessiner des mâchoires sanguinolentes. Malgré tout, le scénario recèle suffisamment d'idées et de malice pour justifier qu'on se penche dessus : le mal qui touche les héros, présenté précédemment comme incurable et source d'une faim incontrôlable, s'avère en réalité une pulsion comme une autre, que l'on peut raisonner et maîtriser. Une Guêpe rafistolée et un Œil-de-Faucon réduit à une simple tête flottante se font ainsi des cures de désintoxication, avant de filer la honte à ceux qui ont décimé la population de l'univers pour satisfaire leurs estomacs égoïstes. Spider-man n'a jamais cessé de le dire : « J'ai changé, je le sais, comme nous tous. Mais je dois continuer, même si je n'arrive plus à me contrôler. Ce qu'on fait est mal. Si on l'oublie, on n'est que des monstres. » Il y a un côté prêchi-prêcha dans
ce genre de dialogue, de même que dans les dernières pages, mais le ton général est suffisamment hardcore pour qu'un peu d'humanité y soit salutaire. La lutte qui s'organise sur Terre, avec ses deux clans à la composition fluctuante, est bien racontée et a l'intelligence de ne pas s'engouffrer trop avidement dans la brèche du voyage interdimensionnel, source potentielle de trop de complications inutiles. L'album souffre surtout d'une fin trop ouverte, là où l'on aurait pu espérer un véritable dénouement épique. Du coup, on craint que le Marvel Zombies 3 soit celui de trop...
Quoiqu'on pense du scénario, ce genre d'album marque des points par la simple présence des 10 pages de couvertures originales, et par celle de splash-pages homériques montrant les personnages putréfiés en pleine action.
Marvel Zombies : Dead days (juillet 2007)
Marvel Zombies 2 #1 (décembre 2007)
Marvel Zombies 2 #2 (janvier 2008)
Marvel Zombies 2 #3 (février 2008)
Marvel Zombies 2 #4 (mars 2008)
Marvel Zombies 2 #5 (avril 2008)