Marlysa - Tome 0 - La Jeunesse
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 24/11/2008 (Tags : marlysa jeunesse jean tome gaudin charles danard
Gaudin et Danard produisent leur neuvième album autour de Marlysa, et même si les ingrédients du succès sont au rendez-vous, l'intérêt de l'histoire reste douteux.
Marlysa est une héroïne sexy en diable, créée en 1998 par Jean-Charles Gaudin et Jean-Pierre Danard, qui en est, grâce à ce tome 0, à son 9e opus. Ce qui, pour la maison Soleil Production, lui permet de prétendre à un statut presque aussi important que Lanfeust et au moins à la hauteur de la série Kookaburra.
Notons la disposition des dessous
Jeune fille dynamique aux courbes incroyables qui ne semblent destinées qu'à faire tenir ses vêtements en un équilibre incertain, son visage est caché par un masque que son père et sa mère adoptive lui fabriquèrent. En effet, ce qu'il cache et qu'on ne voit jamais indique tout à la fois son origine et son destin, et il s'agit probablement, à en croire le tome 1, d'une sale blessure que la créature l'abandonnant à sa naissance lui infligea. Dès son plus jeune âge elle se montre aventureuse et, victime d'un œdipe mal réglé, prompte à l'action et à l'engagement physique. Ce caractère qui forgera la suite de ses aventures sera grandement encouragé par la formation militaire que doivent suivre tous les jeunes adultes de son village, que la situation forestière expose à nombre de créatures aussi désagréables que létales.
Cet album nous ramène à l'enfance du personnage, en nous la redonnant à voir comme la petite fille pétillante qu'elle était à 1
Comment ?0 ans, et nous raconte un épisode qui a contribué à en faire la savateuse accorte que l'on connaît. Lors d'un périple à travers la forêt, de retour du lac où il allèrent se baigner, Marlysa et ses trois amis, Tatrin, Cilia et Ossian, sont capturés par des Lods. Ces derniers les revendent aux Klekols, hommes fourmis qui mangent leurs prisonniers après les avoir engraissé. Réussissant, grâce à l'audace qui la caractérise, à s'échapper avec Ossian lors de leur transit, Marlysa, qui veut sauver ses deux autres camarades, rencontre alors une mercenaire à la poitrine siliconée. Cette femme, habile aux armes et dotée du pouvoir de mouvoir les objets par la pensée, représente évidemment la source d'inspiration, le modèle sur lequel la Marlysa de 10 ans va prendre exemple pour devenir, à terme, le personnage que l'on connaît.
Bien que le dessin garde toujours cette fraîcheur caractéristique des traits de Danard, à mi-chemin entre la BD pour enfant et pour adulte, avec des monstres
Qui ne le voudrait pas ? effrayants et rigolos, avec des hommes balèzes et des femmes aux rondeurs inexprimables, et bien que l'histoire de Gaudin se tienne bien, avec un déroulement rythmé, aidé en cela par la simplicité de l'intrigue, on a malgré tout du mal à voir l'intérêt de cet album. Le personnage de Marlysa n'avait pas besoin de justifier son caractère au delà des éléments signifiés plus haut. Le service militaire, la personnalité du père, puis ses premières aventures qui la poussèrent à l'action lui en donnant le goût. On peut même se permettre de supposer que son ascendance naturelle, dont la recherche alimente la série, la prédispose à être la bagarreuse que l'on connaît. Ainsi, servi à la fois par le talent de ses auteurs et par l'univers qu'ils ont développé, avec par exemple ces Lods au langage moitié Zorglangue moitié verlan, l'ouvrage est certes plaisant, mais uniquement à le considérer comme un one-shot. Si on tente de l'insérer dans la saga Marlysa, il prend tout de suite la teinte d'un album de trop qui annonce le début d'une exploitation abusive et fatiguée d'une série pourtant bien établie.